Pour M. Boukhari, économiste, professeur à l'Université d'Alger 3, l'endettement extérieur représente la solution idoine pour financer les projets aptes à développer l'économie nationale. Selon lui, «l'Algérie doit, inéluctablement, recourir à l'endettement extérieur, si elle veut exploiter des ressources qui lui permettraient de financer le déficit budgétaire dont pâtit son économie aujourd'hui». Ghazi Boucharef - Alger (Le Soir) - M. Boukhari a fait part de son avis au forum d'El Moudjahed, dont il était l'invité, hier dimanche, en affirmant que parmi les nombreuses solutions que l'Algérie devrait adopter, afin de remédier au déficit budgétaire, il y a celle de l'endettement, c'est-à-dire emprunter de l'argent auprès d'institutions étrangères. «Alors que dans le passé, l'Algérie n'a pas pensé aux meilleures solutions pour développer son économie, elle se doit, aujourd'hui, de prendre en considération, les circonstances sociopolitiques et celles économiques qui en découlent, comme le fait d'assouplir, de façon prioritaire, la règle d'investissement étranger 41/59, permettant ainsi au pays de recourir à l'endettement extérieur, qui se trouve être la solution la plus adéquate», a-t-il affirmé. Il a estimé que c'est la raison pour laquelle le gouvernement a fait appel à Bedoui, dont la mission était de trouver de nouvelles solutions face à l'échec engendré par le financement non-conventionnel, ou la planche à billets. Répondant à une question que lui a posée la journaliste qui a animé le Forum d'El Moudjahid, il a énuméré les nombreuses conditions préalables à une réussite assurée d'un endettement, en vue d'un projet précis. «Celui-ci doit d'abord être sélectionné par des experts qui statueront sur son efficacité. Il doit également être économique dans le but de créer richesse et valeur. Aussi, l'aspect structurel du projet est indispensable, si l'on veut que ce dernier ait un impact sur l'économie nationale, via la diminution des coûts et l'augmentation de la productivité. Enfin, et surtout, une rentabilité assurée est plus que nécessaire pour la réussite du projet, qui, dans ce cas, créera une valeur positive nette.» Pour ne pas refaire les mêmes erreurs que dans les années 1990, «le gouvernement doit éviter le FMI et s'adresser à des instituions internationales financières de développement plus sûres, telles la Banque islamique de développement, la Banque africaine de développement, etc., leur objectif étant le développement du secteur privé, la bonne gouvernance et l'intégration régionale», a notifié le professeur Boukhari, avant d'ajouter que c'est grâce à tous ces éléments que «l'économie nationale pourrait être tirée vers le haut». Par ailleurs, M. Boukhari a confié que l'idée de la promotion de l'exportation qui découlerait d'un projet d'endettement réussi mènerait forcément l'économie algérienne vers les sommets. «Nous avons fait l'erreur de compter sur nos ressources pétrolières et minières, sans insister sur l'importante ressource qu'est celle du travail. Des milliers de postes vacants attendent d'être occupés par des personnes qualifiées. Cela a bien marché dans les pays d'Asie comme le Japon, qui, au début du 20e siècle, ne possédait que le riz et le coton comme principales ressources», avant de conclure : «J'espère que le prochain Président se présentera avec une telle politique économique. Le cas échéant, je vous garantis que notre économie réalisera un très grand pas vers l'avant.» G. B.