Le processus électoral est enclenché. Et c'est une première expérience dans notre pays , celle de reprendre en main les prérogatives de trois ministères qui ne sont pas des moindres. «C'est un processus de longue haleine et il faut y croire», selon le Pr Karim Khalfane, enseignant en droit et en sciences politiques à l'université de Tizi-Ouzou et membre de la Haute Autorité de surveillance des élections. Intervenant hier lundi sur les ondes de la chaîne 3 à l'émission «L'Invité de la rédaction», le Pr Khalfane s'est exprimé sur l'organisation du prochain scrutin qui ne «sera pas facile» selon lui, mais «il faut y croire», surtout que les dispositions annoncées pour assurer la neutralité et la transparence du prochain scrutin sont suffisantes. «Jusque-là, les choses se déroulent parfaitement bien», a-t-il assuré tout en précisant que la création d'une Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) vise, justement, à répondre aux soucis de transparence et de neutralité. Evidemment, l'organisation de ces élections ne sera pas facile et croire au contraire «serait illusoire» indique l'intervenant. Il s'agit là d'un «long processus» qui devrait mobiliser, tant les membres de cette autorité, les partis politiques, la société civile que les institutions de l'Etat «qui devraient jouer le jeu». Le déploiement des membres de l'Autorité aussi bien à travers le pays qu'à l'étranger, «serait largement suffisant» pour assurer leur neutralité ainsi que le bon déroulement du scrutin, assure le Pr Khalfane, tout en invitant d'autres acteurs de la société civile, des associations, des partis politiques et jusqu'aux simples citoyens à s'impliquer de manière effective, pour assurer la transparence et le bon déroulement de ce rendez-vous combien important. Insistant sur l'absence d'obstacles recensés jusqu'à présent dans le transfert des prérogatives de l'administration (centrale et locale), vers l'ANIE, l'intervenant souligne, par la même occasion, qu'il ne subit aucune pression d'aucune partie, quelle qu'elle soit, durant l'exercice de ses fonctions au sein de l'Autorité. «Il n'est pas facile d'expliquer que le scrutin sera libre» mais il faut aller de l'avant puisque «l'élection présidentielle du 12 décembre n'est qu'un pas pour un avenir meilleur pour l'Algérie», a fait savoir le professeur en droit qui expliquera «depuis le 22 février, on tourne en rond. Il faut bien aller aux élections car le pays semble bloqué, arrêté», a-t-il soutenu avant d'ajouter : «Il faudrait aller de l'avant pour sortir de cette crise, penser à la normalisation de la vie politique en Algérie». Selon les explications du pr Karim Khalfane, il faut penser à l'avenir car il y a des défis «qu'il faudrait relever. Il faut élire un président pour voir plus clair, et mettre en place un projet de société pour sortir de la crise», selon lui. Abordant la question relative à l'opération de révision exceptionnelle des listes électorales, qui a commencé le 22 septembre dernier et clôturée dimanche dernier, l'invité de la rédaction a estimé que l'opération s'est déroulée dans de bonnes conditions. A noter que 128 000 nouveaux inscrits sur les listes électorales ont été recensés jusqu'à samedi. Une possible prolongation du délai de révision des listes électorales serait envisagée. Ilhem Tir