Comme tous les mardis depuis la révolte populaire du 22 février passé, les étudiants de l'Université Abderrahmane-Mira de Béjaïa sont, de nouveau, descendus dans la rue pour réitérer l'exigence d'une rupture radicale avec l'ancien régime, qui passe par le départ de l'ensemble de ses figures dans le pays. La mobilisation estudiantine demeure toujours inébranlable à Béjaïa. Ils étaient encore, en effet, plusieurs milliers à battre le pavé en démarrant du campus de Targa-Ouzemour jusqu'au siège de la cour de justice de Béjaïa, en passant par le quartier Aâmriou, la rue de la Liberté et le siège de la Wilaya. Les étudiants, drapés de drapeaux national et amazigh, ont brandi des banderoles et autres pancartes sur lesquelles sont écrits d'autres mots d'ordre en faveur «d'une transition démocratique», «un processus constituant et une deuxième république algérienne libre et démocratique» . Durant le trajet de la marche , la communauté universitaire a scandé les mêmes slogans dénonçant les tenants du pouvoir et réaffirmant le rejet des élections du 12 décembre prochain. Devant la cour de Béjaïa où un rassemblement a été observé , l'immense foule de manifestants a appelé, avec force, à la libération de l'ensemble des détenus d'opinion, tout en fustigeant ce qu'elle qualifie «de justice aux ordres». Il convient de signaler que la deuxième marche hebdomadaire pour le rejet du système et la libération des détenus d'opinion organisée par le Cnapeste-Béjaïa, le SNTE, l'Unpef et le Satef dans la matinée de lundi à Béjaïa, tout comme la consigne de grève dans les établissements scolaires, n'ont pas tellement suscité l'adhésion du corps enseignant de la wilaya . Pour les Béjaouis , l'idée de l'appel à une grève générale doit toucher l'ensemble des secteurs d'activité à travers toutes les wilayas du pays et non seulement pénaliser les enfants scolarisés dans cette région. A. Kersani