Deux mois seulement nous séparent, désormais, de la date fixée pour la tenue de l'élection présidentielle. Un rendez-vous que l'armée considère comme absolument vital pour l'avenir même de l'Etat et de la Nation algériens. Avec tout ce que cela implique comme détermination et engagement de la plus puissante institution du pays. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Contrairement aux deux rendez-vous ratés du 18 avril et du 4 juillet, cette fois , c'est, en effet, l'institution militaire qui a pris directement les choses en main, s'agissant de ce crucial processus devant aboutir à l'élection d'un président de la République et, partant, clore cette longue période de la vacance du pouvoir et d'une crise politique sans précédent. C'est ce qu'a tenu à rappeler l'armée, une nouvelle fois, à travers le très officiel éditorial de son organe central, la revue El Djeïch, dans son édition du mois d'octobre, parue hier mercredi. On y lit, ainsi qu'« il se confirme aujourd'hui que la sage décision d'organiser les élections présidentielles dans les délais impartis permettra à notre pays , à n'en pas douter, d'éviter le vide constitutionnel et de glisser vers des lendemains incertains. Aussi, l'organisation des élections dans les délais fixés est une nécessité rendue impérative par les conditions difficiles que traverse le pays » . L'éditorialiste d'El Djeïch ajoutera à ce propos : « De par son attachement permanent à s'acquitter pleinement de son devoir envers la patrie et le peuple, conformément à ses attributions constitutionnelles, l'ANP a pris toutes les dispositions à même de garantir le déroulement des élections dans un climat de sécurité, de calme, de sérénité et de quiétude et de permettre ainsi au peuple algérien d'exprimer ses choix en toute liberté et souveraineté ». Intervenant dans un contexte tendu, ces élections restent, pour l'armée, la seule voie à même, sinon résoudre complètement , du moins circonscrire une crise politique qui dure dangereusement depuis le 2 avril dernier. « Le peuple est pleinement conscient, écrira l'éditorialiste d'El Djeïch, des défis de l'heure et à venir, que notre pays affronte et s'apprête à être confronté, et qui reste convaincu que la voie des urnes est la solution la plus indiquée et la plus adéquate pour permettre au pays de surmonter la crise qu'il traverse », rappelant, au passage, les précédentes et nombreuses déclarations du vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah à ce sujet. L'édito d'El Djeïch rappellera également les positions de l'armée par rapport à la présidentielle qui, comme l'affirmait Gaïd Salah, « n'a aucune aspiration politique et qu'elle n'accorde son soutien à aucun candidat », et ce, « contrairement à ce que tente de faire accroire la bande et ses suppôts ». Cela , avant de lancer une ferme mise en garde contre toute tentative d'entraver le processus électoral. « La nage à contre-courant de l'élan populaire et la pêche en eaux troubles et nauséabondes ne sont plus une fatalité immuable », ajoutera l'éditorial, en allusion aux parties qui rejettent totalement les élections. Notamment au sein de l'opposition. « Le temps est venu pour qu'ils se rendent à l'évidence et reconnaissent qu'il n'y a plus d'espoir pour eux de concrétiser leurs objectifs, qu'il n'y a aucun avenir pour leurs plans et que leurs vociférations ne trouvent plus d'échos auprès du peuple, quand bien même ils solliciteront le concours de parties étrangères dans le but d'ébranler la sécurité de l'Algérie et de s'ingérer dans ses affaires intérieures. ». Il est, ensuite, rappelé , dans ce même éditorial, la dernière décision annoncée par le chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah : « De son côté, y lit-on à ce propos, l'ANP réaffirme sa détermination à continuer, sans relâche, d'accompagner le peuple algérien pour une participation massive et efficace aux prochaines élections présidentielles, en sécurisant le déroulement du scrutin, à travers l'ensemble du territoire national, afin de permettre au peuple algérien d'exprimer sa volonté ainsi que ses aspirations légitimes à l'édification des fondements d'un Etat démocratique .» Dans le même ordre d'idées, El Djeïch abordera le très sensible rôle des médias . « L'intérêt suprême du pays requiert également qu'en la présente conjoncture, la famille médiatique nationale contribue efficacement à l'écriture d'une page glorieuse de l'histoire de notre pays qui reflètera sa victoire écrasante sur ceux qui nourrissent envers lui haine et inimitié et ce, en s'armant de sincérité, de franchise et d'objectivité (… et, par là, faire échec aux méthodes alliant le mensonge, le scandale et la subversion, empruntés par certains médias aux ordres, gérés par des mercenaires qui, tels des mouches, ont envahi la scène après avoir vendu leur honneur et leur pays ». Et à l'éditorialiste de promettre que, pour conclure, «nous dirons que le lien qui unit le peuple à son armée demeurera une épine plantée dans la gorge des partisans de la fitna et la position de l'armée d'accompagner le peuple continuera de contrarier le sommeil des utopistes qui rêvent d'une Algérie taillée à leur mesure (…) ». Il écrira, tout simplement, en guise de conclusion : « Les masques sont tombés ! » K. A.