Sous Belmadi, les Verts demeurent invaincus exactement depuis une année. C'est la principale information à tirer au lendemain de la confrontation face à la RD Congo, jeudi soir à Blida, la 18e sous la coupe de Djamel Belmadi. Facile de critiquer la prestation d'une sélection dont l'entraîneur est à la recherche de nouvelles formules, plus de variantes et davantage de solutions de rechange avant la grande aventure pour la CAN-2021 et le Mondial-2022. Djamel Belmadi qui a perdu quelques pièces depuis le sacre africain en Egypte, avec Halliche parti à la retraite, Ounas et Delort (blessés) et des éléments encore en phase de régénération (Belaïli et Bounedjah pour ne citer que ces deux-là) a tenté, en deux rencontres amicales (Bénin en septembre à Alger et la RDC jeudi soir à Blida), des expériences qui peuvent être bien utiles à la sélection lors des prochaines échéances officielles. D'abord, sur le plan humain dans la mesure où il a accueilli dans son groupe des visages qui n'étaient pas des dernières campagnes des Verts, que sont les Benayada (face au Bénin), Hassani, Ferhat, Abdellaoui et Chetti. Pour celui qui disait que ce n'était pas évident de prendre des places dans cet effectif, la tâche n'était pas si facile. D'autant plus que lors des dates Fifa de septembre, il n'a pu prendre le pouls de ses nouvelles «recrues» à cause de la programmation hasardeuse de la FAF qui n'a pu dénicher qu'un seul test pour son équipe. Cette fois, les choses ont évolué à ce niveau de la gestion puisque l'EN a la possibilité de livrer deux matchs amicaux. Et le premier, joué jeudi à Blida, aura constitué une mini-revue des effectifs, avec d'un côté, l'incorporation d'un troisième gardien (Doukha en l'occurrence) qui n'a pas gardé la cage des Verts depuis le 22 mars dernier et cette rencontre de simple formalité contre la Gambie, en qualifications de la dernière CAN et la titularisation d'une paire inédite dans l'axe central défensif (Bensebaïni-Tahrat) en sus d'une ligne offensive remodelée (Ferhat, Slimani, Benrahma). De l'autre, l'avènement d'Ilyas Hassani, un axial gauche, sur le flanc droit de la défense et celui d'Ayoub Abdellaoui qui a repris son couloir à gauche de la défense algérienne. Ces deux joueurs, ne l'oublions pas, n'ont pas, comme Doukha, vécu les dernières péripéties de la sélection. Le premier pour des problèmes techniques, le second à cause d'une santé perturbée par des soucis cardiaques. Ce qui, globalement, a donné lieu à la naissance à ce que pas mal d'observateurs considèrent comme la «troisième équipe nationale». Une équipe C foncièrement différente de la composante qui a corrigé la Tanzanie en Egypte et encore davantage de celle qui a conquis le titre continental. Et ce remaniement structurel devait fondamentalement déboucher sur des insuffisances, des approximations surtout, que Djamel Belmadi a su déceler avant de consulter sa cellule de visionnage. «Je suis déçu par le rendement de certains joueurs», a-t-il notamment déclaré en fin de match sans vouloir citer des noms. Facile de dire que Belmadi marquait sa déception par rapport aux prestations mitigées de Ferhat, Hassani, Bensebaïni, Bennacer ou encore Benrahma. Lui et son staff ont une autre conception du «jugement» et de l'appréciation technique. Le seul joueur pour lequel il a donné une note est Yacine Brahimi dont beaucoup ont «détesté» les productions depuis un bon moment en sélection. «Yacine c'est très bien aujourd'hui, ça fait longtemps qu'il n'a pas joué et je suis content qu'il puisse se montrer à son avantage. On a vu qu'il avait des jambes, de l'envie. Il a touché beaucoup de ballons. Il a été efficace même s'il n'a pas marqué de but. J'ai bien aimé sa prestation», expliquera le jeune sélectionneur. Suffisant pour savoir de qui Belmadi était déçu même s'il faut comprendre la gêne d'un entraîneur lors de l'attribution des notes à ses joueurs. En fait, par certains joueurs, Belmadi ciblait le groupe qui n'a pas fonctionné comme lui aurait souhaité. «On a manqué de rythme face à un adversaire qui a su profiter de la vitesse de ses joueurs», précisera ensuite le driver algérien. Un propos conforté par l'impression qui s'est dégagée chez le défenseur de Mönchengladbach, Ramy Bensebaïni. «On savait qu'on allait jouer face à une équipe forte, organisée, avec de bons joueurs qui évoluent, en majorité, à l'étranger. On a trouvé quelques difficultés en première mi-temps», avoue le natif de Constantine, un peu responsable sur l'égalisation signée Bakambu, l'attaquant congolais de Beijing. Un raisonnement qui prouve qu'entre les joueurs et le sélectionneur, les notes de musique sont comprises et les appréciations techniques notées. Seul compte l'avenir. Et le premier défi qui attend les Verts avant la parade officielle de novembre prochain s'appelle les «Cafeteros» de Colombie. Sans James Rodriguez et Falcao «El Tigre» mais qui demeure un calibre de taille pour pouvoir mesurer son poids réel sur le concert international. M. B.