Le Mouvement Ennahda s'attelle toujours à trouver le «candidat de consensus». Une mission qui s'annonce un peu compliquée pour le bureau national du parti puisqu'il ne s'agit ni d'un «soutien», ni d'un «appui» mais plutôt d'un «consensus autour d'un projet politique». Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Le parti de Yazid Benaïcha est convaincu de la nécessité d'aller à l'élection présidentielle. Pour son secrétaire général, c'est une «position de principe» car, explique-t-il, «les élections sont l'unique moyen et la voie naturelle permettant de concrétiser les articles 7 et 8 de la Constitution». Il considère que les élections sont la première étape pour le changement politique. Pour lui, les projets du changement radical seront abordés après l'élection présidentielle. «L'élection d'un président de la République nous permettra, au moins, de trouver un interlocuteur avec qui dialoguer et mettre fin aux discours à partir des casernes », dit-il. Yazid Benaïcha insiste ainsi sur les garanties nécessaires pour la réussite et la transparence de ce rendez-vous électoral, notamment la révision des listes électorales, ainsi que l'installation des permanences de wilayas de l'Autorité nationale indépendante des élections. Le Mouvement Ennahda appelle, à cet effet, à écarter l'administration du processus électoral. «Il faut extraire les élections de l'influence du ministère de l'Intérieur», dira le SG du parti. Plaidant pour le départ du chef de l'exécutif, Noureddine Bedoui, il s'interroge : «Jusqu'à quand cet élément restera, là, comme une entrave ?» Selon lui, il était possible de le remplacer par une autre personne qui aidera à instaurer la confiance afin de «permettre le passage du pays de la non-légitimité à la légitimité». Tel que décidé par le Conseil consultatif du parti, tenu le 5 octobre dernier, le bureau national du Mouvement Ennahda a déjà entamé la concertation et la coordination afin de trouver le «candidat du consensus» qui sera au service de l'intérêt national et concrétisera les revendications du peuple. «Ce consensus ne sera que relatif. Ce n'est ni un soutien, ni un appui mais il s'agit, plutôt, d'un consensus autour d'un projet politique», précise Yazid Benaïcha. Le Mouvement Ennahda salue, par ailleurs, le mouvement populaire qu'il a qualifié de «mouvement conscient» de par son pacifisme et son civisme. Il a ainsi exhorté le pouvoir à accéder aux revendications de ce mouvement afin de «concrétiser la souveraineté du peuple». Ry. N.