Vingt personnalités nationales considèrent, dans une déclaration rendue publique, hier mardi, que le déroulement d'une quelconque élection présidentielle sans consensus national au préalable constitue tout simplement une «aventure». M. Kebci - Alger (Le Soir) - C'est un appel au report de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain qu'une vingtaine de personnalités nationales et d'acteurs de la société civile et d'universitaires dont Ali Yahia Abdenour, Ahmed Taleb Ibrahimi, Ahmed Benbitour, Abdelaziz Rahabi, Noureddine Bénissad, Nacer Djabi, Louisa Aït-Hamadouche, Abdelghani Badi viennent de lancer. Pour ces personnalités, ce serait «s'aventurer que d'organiser une élection présidentielle comme annoncée, sans consensus national préalable», ce qui, poursuit-on, ne fera «qu'attiser le mécontentement populaire et aggravera la crise de légitimité du pouvoir». Plus que cela, le maintien de l'option de l'élection présidentielle pourrait servir de «prétexte aux immixtions étrangères que nous refusons avec force dans tous les cas et sous n'importe quelle forme». Pour les signataires de cet appel, «il est inconcevable d'envisager la tenue d'élections libres et transparentes dans de pareilles circonstances». D'où l'appel des 20 au «pouvoir réel» pour «relire la situation avec sagesse et réalisme» pour «ne pas être en porte-à-faux avec l'aspiration du peuple au changement pacifique» et «ne pas priver les générations patriotes postindépendance d'édifier un Etat moderne dans l'esprit rassembleur de Novembre». Eux qui affirment continuer d'espérer en la possibilité de parvenir à la solution de la crise politique actuelle, appellent le pouvoir à prendre des mesures d'apaisement pour réunir les conditions nécessaires au déroulement libre et transparent du prochain scrutin. A savoir la «satisfaction des revendications relatives au départ des symboles restant du pouvoir déchu, le démantèlement des réseaux de la corruption sous toutes ses formes, la libération immédiate et sans condition des détenus d'opinion: jeunes et moins jeunes, étudiants et activistes du Hirak, le respect du droit constitutionnel de manifester pacifiquement, levée de toute entrave à l'action politique, la liberté d'expression dans tous les médias, notamment l'espace audiovisuel public et privé, la levée des entraves aux marches populaires pacifiques et à l'accès à la capitale, la cessation des poursuites et des arrestations illégales d'activistes politiques, l'invitation à un dialogue sérieux et responsable de toutes les parties favorables à ces revendications ». Les rédacteurs de l'appel n'ont pas manqué également d'inviter «toutes les tendances du Hirak à plus de retenue et de vigilance afin d'éviter tout slogan attentatoire aux personnes et aux institutions, et d'exclure tout ce qui constitue une source de fitna ou de haine préjudiciables à l'unité nationale». Un Hirak qu'ils invitent à la poursuite, tout en saluant le degré élevé de conscience des manifestants pour leur pacifisme qui, « par sa qualité d'acquis civilisationnel, soulève l'admiration de par le monde». M. K.