Dans un communiqué rendu public par la cellule de communication de la police de Tipasa, il est fait état du lancement d'une campagne dédiée à la prévention de l'usage des drogues et de la criminalité en milieu scolaire. Selon le communiqué, il s'agit d'une opération de grande envergure applicable à tous les établissements scolaires des trois cycles d'enseignement dans la wilaya de Tipasa. Elle s'étend sur la quasi-totalité de l'année scolaire. Selon M. Abdelkader, membre d'une association des parents d'élèves, «c'est une initiative salutaire pour prémunir nos enfants des dangers liés à la délinquance, à l'usage de la drogue, l'addiction à l'internet, de la consommation d'alcool, du cannabis et du tabac. Cette action implique, outre la police, les parents d'élèves et les enseignants». En marge de cette opération, un médecin, parent d'élève, estime que «la précocité de la consommation de ces drogues entraîne une augmentation des risques de dommages sanitaires et sociaux à court et moyen terme. Ce phénomène de la consommation régulière et précoce de cannabis (kif) induit des troubles cognitifs , caractérisés par des troubles de l'attention, de la mémoire et de la coordination ». Il révèle, par ailleurs, que « les jeunes qui consomment régulièrement du cannabis ont ainsi des résultats scolaires plus faibles» , en indiquant que « certains troubles persistent après le sevrage, notamment en cas de consommation précoce, avant 15 ans. L'usage de cannabis peut également précipiter la survenue de troubles psychiatriques (anxiété, dépression, symptômes psychotiques et schizophrénie), notamment en cas d'antécédents familiaux, avec des conséquences comparables à celles du tabagisme » Notre interlocuteur souligne « les méfaits de la consommation durable associée à des dommages sanitaires à long terme tels que le phénomène de dépendance, l'apparition de cancers des voies aérodigestives supérieures et des poumons, de bronchites chroniques, mais aussi l'apparition de pathologies cardiovasculaires, avec risques de difficultés respiratoires, d'asthme et de rhinite ». Nous avons demandé l'avis d'un autre parent d'élève, Ahmed H., un spécialiste en informatique, à propos de l'usage excessif des jeux vidéo et de l'internet. Ce dernier nous révèle la nature des phénomènes. Il s'agit de «la cyberaddiction», «la cyberdépendance» et «l'hyper-connectivité», qui , selon lui , «génèrent des troubles qui se rapportent à une pratique excessive et récurrente de l'internet, à l'origine d'une souffrance et d'une altération sociale marquée». Selon cet informaticien, «ces aléas se traduisent par des comportements répétitifs dysfonctionnels, qui se caractérisent par des préoccupations liées à la pratique de l'internet et par des difficultés à la contrôler». Pour évaluer ces dangers, ce spécialiste recommande de lancer un sondage, qui interpellera sur les types d'usages de l'internet ou des jeux vidéo. « Ce sondage pourra évoquer la nature des « cyber-relations », des relations interpersonnelles en ligne par messagerie, les « chats », les forums de discussions, blogs et réseaux sociaux». Notre interlocuteur estime que « les mêmes préoccupations doivent être abordées avec les parents et les enseignants, notamment les jeux vidéo, les jeux de tirs, les jeux de simulation, la recherche d'informations, actualités et renseignements, voire l'élaboration de recherches en ligne et d'exposés divers demandés aux élèves des établissements scolaires par certains professeurs ». Un autre parent d'élève, tout en s'insurgeant contre certaines pratiques négatives, pose « le problème des aspects positifs et négatifs de l'usage de l'internet et des jeux vidéo, en estimant qu'au-delà d'être une source d'information universelle avec la possibilité de créer des contenus de développement de l'imagination, ainsi que la valorisation et la socialisation du jeune, il existe des aspects négatifs tragiques, notamment l'atteinte à la vie privée, l'exposition des mineurs à des contenus violents, le risque de cyberharcèlement, le danger de la pédophilie et particulièrement le risque de dépendance au groupe ; auquel s'ajoutent les risques de mal-être social et de malvie liés notamment à un chômage accru , qui se trouve être à l'origine des cohortes de harragas, persuadés qu'au-délà de la mer, il y a un monde et un avenir meilleurs». Houari Larbi