C'est la grande ruée vers le livre, même si le Sila a souffert de «la concurrence» du hirak, lors de la journée de vendredi. Le 24e Salon international du livre d'Alger (Sila), qui a ouvert ses portes au public jeudi matin, connaît une affluence importante et les visiteurs étaient nombreux à se diriger vers les stands d'exposition dès les premières heures d'ouverture. Les visiteurs sont venus de plusieurs villes et wilayas du pays. Ainsi, des dizaines de véhicules de transport de voyageurs étaient stationnés aux abords du palais des expositions, après y avoir déposé des gens arrivés de Batna, Sétif, Tissemsilt, Biskra, Médéa et d'autres villes de l'intérieur. Invité d'honneur de cette édition 2019 du Sila, le Sénégal est représenté par une importante délégation constituée d'une trentaine hommes de lettres et de culture. Le vaste stand sénégalais attire beaucoup de visiteurs curieux de découvrir la littérature de ce pays africain et aussi par l'animation artistique assurée ce jour-là par des joueurs de kora, un instrument de musique à cordes très répandu en Afrique de l'ouest. Le stand du Sénégal propose une programmation littéraire diversifiée à travers des activités animées par des hommes et femmes de lettres et des universitaires de ce pays africain à la production littéraire et intellectuelle féconde. Ce stand de 200 mètres carrés situé au pavillon central du Palais des expositions, accueillera quatre maisons d'édition sénégalaises proposant près de 400 titres en langue française dans le domaine de la littérature, de l'histoire, de la pensée et de la religion. En plus d'ouvrages religieux en langue arabe, plusieurs rencontres et conférences thématiques seront animées par une vingtaine d'écrivains sénégalais, notamment Ramatoulaye Mbengue, Alioune Badara Diane, MbayeThiam et Abdoulaye Diallo. Plusieurs thèmes seront abordés comme le concept de la négritude cher à Senghor, le modernisme et les défis de la modernité, la création littéraire et l'édition au Sénégal, ainsi que les archives déplacées durant la colonisation. Les algériens pourront aussi découvrir, ou mieux connaître, à travers les livres et les conférences, notamment d'éminents intellectuels sénégalais tels que l'historien et anthropologue Cheikh Anta Diop, le philosophe Souleymane Bachir Diagne, l'écrivain, poète et homme d'Etat Léopold Sédar Senghor et l'écrivain et réalisateur Ousmane Sembène. Des animations artistiques sont également prévues au niveau du stand du Sénégal, notamment le spectacle Conte et slam accompagné de notes de kora animé par le griot (le conteur), personnage culturel présent dans le folklore de la région du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest. Pour rappel, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement et ministre de la Culture par intérim, Hassane Rabehi, avait inauguré mercredi après-midi ce 24e Sila en compagnie de son homologue sénégalais, Abdoulaye Diop Hassan. Rabehi et Abdoulaye Diop ont exprimé leur volonté commune de promouvoir les relations entre l'Algérie et le Sénégal. Les deux ministres ont souligné l'importance qu'ils accordent à «la signature prochaine d'un nouvel accord de coopération culturelle», ainsi que leur ambition de «consolider les passerelles d'échanges et de rapprochements entre les deux peuples frères, à travers l'exploitation des opportunités offertes, en puisant dans l'héritage culturel et cultuel commun», comme précisé dans un communiqué du ministère. Lors de la rencontre entre les deux ministres, M. Rabehi a affirmé la volonté des autorités algériennes et sénégalaises de promouvoir la coopération culturelle entre les deux pays, étant donné les points culturels, historiques et religieux communs qu'ils partagent, en vue de «donner plus de contenu aux relations». Le ministre de la Culture sénégalais a souligné «la dynamique diplomatique et le rapprochement culturel existant entre les deux pays et peuples». M. Abdoulaye Diop a indiqué avoir passé en revue avec le ministre algérien, les moyens de relancer les accords existant entre les deux pays dans le domaine culturel. Le 24e Sila qui se tient sous le slogan «Le livre, un continent», se poursuit jusqu'au 9 novembre avec la participation de 1 030 éditeurs algériens et étrangers, une quarantaine de pays, proposant quelque 183 000 titres. Il est ouvert chaque jour de 10h à 19h et l'entrée est gratuite. Kader B.