La rumeur a commencé à circuler en fin d'après-midi sans que l'opinion lui accorde grand crédit. L'ancienne ministre de la Culture se trouve, dit-on, au niveau de la Cour suprême où elle doit être auditionnée pour plusieurs affaires liées à une mauvaise gestion antérieure. L'information finit par prendre une allure officielle lorsque la Chaîne 3 en fait part lors de son journal. Des personnes proches de Khalida Toumi confirment à leur tour. Le fil des événements se met en place. On apprend, ainsi, que des éléments des services de sécurité se sont présentés à son domicile vers 10 h du matin et l'ont priée de les suivre vers une destination qui n'a pas été révélée à sa famille. Un moment plus tard, elle fait elle-même savoir, dans une communication téléphonique, qu'elle a été conduite à la Cour suprême. Elle réclame le droit d'être entourée de ses avocats. Ceux-ci la rejoignent mais l'attente de l'audition s'avère plus longue que prévu. Selon les informations en notre possession, Khalida Toumi et les membres chargés de sa défense n'entrent dans le bureau du procureur que vers 16h. Trois longues heures passent sans que ses avocats soient joignables. Mais une nouvelle rumeur circule à ce moment. Le procureur l'a ainsi déférée devant le juge d'instruction qui a décidé de la placer sous mandat de dépôt. Il est 19 h passées lorsqu'un communiqué émanant de la Cour suprême confirme la nouvelle. Khalida Toumi est poursuivie pour : dilapidation de deniers publics, octroi d'indus avantages et corruption. Des sources bien au fait du dossier affirment que son dossier avait été traité par les enquêteurs de l'Office de répression de la corruption. Elle aurait ainsi été interrogée tout récemment sur des affaires liées aux événements culturels qu'elle a organisés : Tlemcen capitale de la culture islamique, Constantine capitale de la culture arabe, ainsi que le Festival panafricain qu'Alger avait abrité. A. C.