L'ex-premier ministre Ahmed Ouyahia est en prison, à El Harrach. Le juge d'instruction près la Cour suprême a ordonné, hier, son placement en détention provisoire selon la Cour suprême, citée par l'APS. Comparaissant également hier devant la même Cour, l'ex-ministre des transports, Abdelghani Zaâlane a, quant à lui, été laissé en liberté provisoire. Ahmed Ouyahia et Zaâlane ont été entendu par le juge d'instruction près la Cour suprême dans des affaires concernant la dilapidation des deniers publics, d'abus de fonction et d'octroi d'indus privilèges. Après avoir été auditionné dans un premier temps par le juge instructeur près le tribunal de Sidi M'hamed à Alger, Ahmed Ouyahia a répondu à la convocation de la Cour suprême pour comparaître devant le parquet général de cette instance judiciaire. Attendu depuis la matinée par les journalistes et cameramen ayant investi le lieu devant le siège de l'institution sous la surveillance d'un dispositif policier inhabituel, l'ancien chef de l'exécutif a réussi à échapper aux caméras, sauf à celles de la télévision publique qui a diffusé des images le montrant arrivé vers 13h30 au siège de la Cour suprême, à bord d'une voiture de marque Skoda noire à vitres fumées, suivi d'un autre véhicule transportant sa garde rapprochée, puis gravis les escaliers de cette haute instance judiciaire, le conduisant au bureau du juge d'instruction. Selon des sources judiciaires, l'ancien chef du gouvernement, s'est présenté en tant qu'accusé dans plusieurs affaires liées à la corruption, entre autres «l'octroi indus avantages à autrui», «la dilapidation des deniers publics», et autres. L'ex-Premier ministre a été entendu à deux reprises par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed, notamment dans le cadre de l'affaire Tahkout. Il n'est pas le seul ex-ministre à comparaître devant le juge d'instruction de la Cour suprême. L'ex-ministre des travaux publics et des transports Abdelghani Zaalane a également été déféré hier, devant la Cour Suprême. Les deux hommes sont poursuivis dans plusieurs dossiers de corruption et de dilapidation de deniers publics. Outre Ouyahia, une dizaine d'anciens hauts responsables sont convoqués de comparaître devant la Cour suprême. Dans les prochains jours, devront comparaître devant la Cour Suprême, l'ex-premier ministre Abdelmalek Sellal et des ex-ministres Amar Tou, Boudjema Talaï, Karim Djoudi, Amara Benyounès, Amar Ghoul, Abdelkader Bouazghi et Abdeslam Bouchouareb, ainsi que de l'ex-wali Abdelkader Zoukh, et l'actuel wali d'El Bayadh Mohamed Djamel Khenfar. Mardi 11 juin, le parquet général de la Cour d'Alger, a publié un communiqué signé par le procureur général Fayçal Bendaas, où il fait état de dossier de neuf prévenus ont été, «compte tenu de leurs fonctions à la date des faits», transférés au procureur général près la Cour d'Alger pour «prendre les mesures adéquates à leur à leur encontre». Les personnes concernées sont : un ex-Premier ministre, en l'occurrence Ahmed Ouyahia deux ministres dont Abdelghani Zaalane, un ministre en poste actuellement, cinq ex-walis et deux walis toujours en fonction sans donner de noms. Les charges retenues contre ces prévenus portent notamment sur «participation au bénéfice du pouvoir et de l'influence d'agents de l'Etat, des collectivités locales, des entreprises et institutions publiques soumises au droit public, d'entreprises économiques, d'EPIC lors de la signature de contrats et transactions en vue d'augmenter les prix et de modifier en leur faveur la qualité de la matière, des services et de l'approvisionnement.»