Nadal sera-t-il en mesure de finir la saison numéro un mondial? Lui-même ne le savait pas à quelques heures du début du Masters de Londres où son rival Djokovic, Federer et une meute de jeunes loups rôdent. Contraint à l'abandon avant la demi-finale lors du Masters 1000 de Paris il y a une semaine, en raison d'une élongation abdominale, Rafa a soufflé le chaud et le froid. «Je ne vais pas vous mentir, je suis confiant sur le fait que cela peut bien se passer, mais j'ai aussi un petit doute que ça se passe mal parce que le temps, depuis ce qui s'est passé à Paris, est très court», a-t-il expliqué en marge des conférences de presse vendredi. Le Majorquin de 33 ans arrive sur la pointe des pieds dans un tournoi qu'il n'a jamais remporté. L'an passé, il avait dû renoncer à y participer et n'avait disputé qu'un match à Londres l'année d'avant. «Evidemment que j'aimerais être numéro un (à la fin de la saison) mais ce n'est pas mon principal objectif. Il y a des moments dans la carrière où il faut choisir ses objectifs (...) Le but est d'être capable de jouer à 100%», a expliqué le joueur qui a au moins la chance de ne débuter que lundi.
Djokovic peut égaler Sampras et Federer À l'inverse, Novak Djokovic, dépassé par Nadal après Paris malgré son triomphe dans le tournoi, ne cache pas que le fauteuil de N.1 figure «tout en haut de (sa) liste d'objectifs». «C'est l'un des deux plus grands succès qu'on peut avoir dans ce sport avec gagner en Grand Chelem», a ajouté le Serbe qui pourrait devenir le deuxième joueur de l'histoire à finir six saisons sur la plus haute marche de l'ATP après Pete Sampras (de 1993 à 1998). Le lauréat de l'Open d'Australie et de Wimbledon compte 640 points de retard sur l'Espagnol donc rien n'est impossible dans le «tournoi des maîtres» qui en rapporte au maximum 1 500. «Le classement ne dépend pas que de moi mais j'essaierai de faire au mieux», a-t-il confié vendredi. Soulever pour la sixième fois le trophée, dimanche 17 novembre en Angleterre, lui permettrait aussi d'égaler Roger Federer, qui disputera son 17e Masters. Les deux hommes se retrouvent d'ailleurs dans le même groupe, en compagnie de l'Autrichien Dominic Thiem, double finaliste de Roland-Garros et lauréat du Masters-1000 d'Indian Wells en battant le Suisse en finale.
Déménagement à Turin l'an prochain Matteo Berrettini, révélation de la saison et premier Italien au Masters depuis 41 ans, complète le groupe. Il essaiera de faire honneur à sa place toute fraîche dans le Top 10 mondial à 23 ans, en ouvrant le tournoi contre Djoko aujourd'hui. Dans l'autre groupe, Nadal sera accompagné de Daniil Medvedev qui, avant sa défaite au premier tour à Paris, restait sur six finales consécutives (trois titres), dont une épique à l'US Open perdue en cinq sets contre l'Espagnol. «(Nikolay) Davydenko avait gagné le premier Masters à Londres (en 2009, en battant Federer), moi, je joue le dernier (à Londres)», a-t-il glissé en guise de clin d'œil. À partir de l'année prochaine, l'évènement de déroulera à Turin. Et, de fait, le quatrième mondial, pour peu qu'il ait profité de sa semaine de repos forcé pour recharger un peu les batteries, fait figure de très solide outsider. Il débutera lundi face à Stefanos Tsitsipas, vainqueur du premier tournoi Next Gen, le Masters des moins de 21 ans, l'an dernier et qui tentera sa chance à l'étage supérieur. Le dernier participant sera l'Allemand Alexander Zverev, vainqueur l'an passé mais qui aura du mal à conserver sa couronne après une saison en demi-teinte, marquée par des problèmes personnels.