Les temps sont peu propices pour l'investissement dans l'industrie pétrolière. C'est un avis qui ne fait pas l'unanimité certes, mais recueille les faveurs de nombreux analystes qui, toutefois, n'écartent pas un rebondissement eu égard notamment à la versatilité des relations commerciales sino-américaines qui déteignent totalement sur le marché, en plus d'autres facteurs, tels la production et l'état des réserves américaines et, bien entendu, les perspectives économiques mondiales à court et moyen terme. Sur la lancée d'un mois d'octobre particulièrement rude, la première semaine de novembre s'est, sans surprise, révélée éreintante pour les acteurs du marché pétrolier, investisseurs et exportateurs en premier lieu. Un scénario auquel se sont habitués ces derniers et, surtout, ils n'ont plus d'autre choix que de s'y soumettre au regard des prédictions aussi bien à court qu'à moyen terme hautement pessimistes, à commencer par celle de l'Organisation des pays exportateurs (Opep) qui, en milieu de semaine dernière, a fait état d'une projection qui en dit long sur la morosité de l'état des lieux. L'Organisation s'attend, en effet, à un sérieux rétrécissement du volume de pétrole à l'exportation jusqu'en 2024, lorsque la production totale des pays membres baissera pour atteindre moins de 33 millions de barils par jour, contre environ 35 millions cette année. Des projections qui illustrent parfaitement l'incertitude qui règne en maîtresse des lieux sur les marchés plus susceptibles que jamais aux données. Une susceptibilité dans une large mesure reflétée par l'état du marché de ces tout derniers jours, comme ce fut le cas lors de la dernière séance de la semaine, celle de vendredi, lorsque le pétrole avait commencé, jusqu'en fin de matinée, sur le marché londonien, par perdre les gains engrangés jeudi soir en raison de la forte inquiétude suscitée par les relations commerciales toujours aussi tendues entre les Etats-Unis et la Chine. En milieu de matinée de vendredi, donc, le baril de brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, perdait 1,28 % de sa valeur de jeudi à la clôture, alors qu'à New York, le baril de WTI, contrat de décembre, perdait jusqu'à 1,45% de sa valeur de la veille, lorsque avait été annoncée ‘'une levée progressive'' des droits de douane qui polluent les relations entre Washington et Pékin depuis des mois, avec tout l'impact que cela a induit sur l'économie mondiale. Des chiffres à susciter la moue chez les acteurs du marché qui, toutefois, ont retrouvé des couleurs quelques heures plus tard, à mesure qu'arrivait l'heure de clôture de cette dernière séance de la semaine qui reflétait on ne peut mieux la fébrilité du marché. En effet, après le sombre tableau de la première moitié de journée place était faite à l'éclaircie, lorsque les cours se sont mis à la hausse, somme toute légère, allant à contresens de nouvelles déclarations du Président américain qui laissait entendre qu'il excluait une nouvelle suppression de tarifs douaniers qui baliserait le chemin pour un accord mettant fin à la guerre commerciale avec la Chine. Une nouvelle sortie qui n'a pas empêché, en fin de compte, le baril de brent de gagner 22 cents par rapport au cours de clôture de jeudi, pour s'établir à 62,51 dollars, alors que sur le marché new-yorkais, le baril de WTI a grignoté 9 cents pour se fixer à 57,24 dollars. Une issue de la semaine qui en dit long sur l'influence du conflit USA-Chine sur le marché, nonobstant les pas très réjouissantes données économiques mondiales. M. Azedine