Les premiers procès des anciens ministres de Bouteflika détenus pour corruption se dérouleront avant la fin du mois de novembre, a-t-on appris de sources proches du dossier. Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal ainsi que trois anciens ministres de l'industrie seront jugés dans le cadre du dossier automobile. Abla Cherif - Alger (Le Soir) - L'instruction de ces affaires aura donc duré plus de six mois durant lesquels les services de l'IGF ont été grandement sollicités et mobilisés pour «éplucher» des dossiers lourds, sensibles, et constitués essentiellement de contrats et documents liés à des opérations de passation de contrats. Durant toute cette période, les ministres concernés ont été écoutés à plusieurs reprises au niveau de la Cour suprême et du tribunal de Sidi-M'hamed. Ahmed Ouyahia détient à lui seul le record de sept comparutions devant le juge d'instruction de cette juridiction. Abdelmalek Sellal a été, quant à lui, sorti trois fois de sa cellule pour être, lui aussi, auditionné par le magistrat en charge de son dossier. Tout comme l'ancien chef de gouvernement, il a été soumis à des séances de confrontation avec des personnes impliquées dans les affaires pour lequel il est poursuivi. Il y a près de trois semaines, les deux anciens Premiers ministres ont été à nouveau auditionnés, cette fois au niveau de la Cour suprême en possession d'éléments issus des enquêtes qui se sont poursuivies y compris après leur mise sous mandat de dépôt. Selon les éléments en notre possession, Ouyahia et Sellal devraient comparaître, dans ce premier procès puisqu'il en restera d'autres, dans le cadre des enquêtes déclenchées autour des hommes d'affaires ayant bénéficié d'énormes avantages. Dans le cas présent, il s'agit de concessionnaires automobiles. Les deux anciens Premiers ministres ont été, comme on le sait, inculpés tant dans les affaire Tahkout, Eulmi que Hassan Arbaoui. Les informations auxquelles nous avons pu avoir accès n'indiquent pas si ces hommes d'affaires seront également présents aux procès programmés, mais elles affirment, en revanche, que la comparution des trois ministres de l'Industrie, dont deux sont actuellement incarcérés à El-Harrach, est prévue à la même période. Il s'agit de Yousef Yousfi et Mahdjoub Beda. Le troisième, Abdeslam Bouchouareb, se trouve, comme on le sait, en fuite à l'étranger. Son départ précipité a eu lieu très peu de temps après le déclenchement de la plus vaste opération anti-corruption qu'ait connue le pays. Cette situation a fait que les convocations qui lui ont été adressées par la justice sont restées lettre morte. Depuis deux semaines, il fait officiellement l'objet d'un mandat d'arrêt international, tout comme Chakib Khelil. Il faut savoir que Yousef Yousfi et Mahdjoub Beda ont été auditionnés tout récemment au niveau de la Cour suprême. Il s'agissait, vraisemblablement, des dernières comparutions avant la clôture de l'instruction de leurs dossiers. Ils sont poursuivis dans l'affaire Tahkout pour, entre autres, octroi d'indus avantages, passation de contrats contraires à la réglementation et corruption. Ahmed Ouyahia a été également inculpé sur la base de chefs d'accusation de la même nature. En tout, quatre ministres ont été officiellement mis en cause dans l'affaire Tahkout. Abdelmalek Sellal a été, quant à lui, inculpé dans le dossier Mazouz, homme d'affaires propriétaire d'une usine de montage de véhicules lourds. A. C.