Tous les anciens ministres des Transports à l'époque où Ahmed Ouyahia était à la tête de l'Exécutif seront entendus sur l'octroi d'indus avantages au groupe Tahkout. L'ancien ministre des Transports et des Travaux publics, Abdelghani Zaâlane, a comparu, hier, devant le juge d'instruction près la Cour suprême dans l'affaire Tahkout. L'audition qui a duré moins d'une heure s'est soldée par la mise sous contrôle judiciaire du prévenu. Selon nos sources, Abdelghani Zaâlane a répondu à plusieurs chefs d'inculpation, dont les soupçons de corruption, mauvais usage de la fonction et octroi d'indus avantages. Cette comparution, la seconde du genre pour le mis en cause, intervient après que le parquet général près la cour d'Alger eut transmis au procureur général près la Cour suprême le dossier d'enquête préliminaire pour prononcer l'inculpation à l'encontre de 11 anciens responsables du gouvernement, dont les deux ex-Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, qui bénéficient de la règle du privilège de juridiction, de deux ex-ministres de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, recherché par la justice algérienne, et Youcef Yousfi, placé dimanche dernier sous mandat de dépôt, ainsi que trois ex-ministres des Transports et des Travaux publics, à savoir Boudjemaâ Talaï, Abdelghani Zaâlane et Amar Ghoul. Le mis en cause a été entendu dans le cadre de l'extension des délits et l'approfondissement de l'enquête judiciaire diligentées par le parquet général dans plusieurs volets de l'affaire Tahkout. À ce sujet, les irrégularités constatées au niveau des dossiers validés par le Conseil national d'investissement (CNI) qui dépendait directement du Premier ministère, se sont soldées par la mise en détention préventive de l'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Tous les anciens ministres des Transports à l'époque où Ahmed Ouyahia était à la tête de l'Exécutif, seront entendus sur l'octroi d'indus avantages au groupe Tahkout. Suite aux requêtes introductives par le parquet général et les services de sécurité, le juge instructeur près le tribunal de Sidi M'hamed avait convoqué de hauts cadres et d'autres responsables de l'Office national des œuvres universitaires (Onou) et de l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa). Ces derniers ont été entendus en tant que témoins dans ce dossier explosif qui promet, par ailleurs, de graves révélations sur la passation des marchés pour servir le groupe Tahkout. Ayant déjà comparu dans l'affaire Ali Haddad, Abdelghani Zaâlane avait bénéficié de la même sentence au niveau de la Cour suprême. Du reste, le mis en cause a comparu, dimanche dernier, devant le juge d'instruction près le tribunal de Chéraga en compagnie de l'ancien ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Mohamed El-Ghazi, du sénateur Ali Talbi, de l'ex-directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, et de 7 autres prévenus, dont le fils de Mohamed El-Ghazi, dans l'affaire d'une résidence de Moretti. Là aussi, le dossier Zaâlane a été envoyé au tribunal de Tipasa pour prendre les dispositions adéquates sachant qu'il bénéficie de la règle du privilège de juridiction. FARID BELGACEM