Le président de la Fédération algérienne de golf, Guedra Fouad, était dans nos murs la semaine passée et a même passé quelques jours parmi les siens avant de repartir en France où il est établi. Rien ne va plus au sein de la Fédération algérienne de golf. Discipline mineure qu'elle est, de par le nombre d'adhérents et de son activité plutôt «discrète», le golf n'en connaît pas moins de problèmes que les autres sports en Algérie. Des problèmes structurels et des conflits internes qui n'ont pas trouvé écho auprès des pouvoirs publics, le MJS en particulier. Que se passe-t-il au juste dans cette instance qui est en « cessation d'activité » depuis février dernier. Et ce n'est certainement pas à cause du Hirak lancé il y a exactement neuf mois que cette inactivité empêche les pratiquants de s'exercer à un sport réservé jadis aux bourgeois de par les mondanités qu'il suscite. En Algérie, cette fédération olympique vit au rythme de la contestation depuis que l'Etat a pris la décision de faire jouer la «démocratie» dans le choix des personnels dirigeants. La présidence mais aussi la qualité de membre semblent donner du vertige aussi bien aux pratiquants qu'aux dirigeants des associations disposant d'une section golf. Ces dernières (associations, ndlr) sont exclusivement concentrées au centre du pays pour ne pas dire sur les hauteurs d'Alger. L'existence du principal (et rare) site où la pratique du golf est possible, sis au complexe olympique «Mohamed-Boudiaf», est une raison suffisante pour expliquer la concentration de la pratique golfique sur la capitale. Ce sont donc 9 clubs, et quelques équipages formés de personnels de quelques ambassades établis à Alger, qui animent de temps à autre ledit site. Et ce sont ces 9 sections qui font office de composante de l'assemblée générale de la FAG. Une fédération qui, donc, n'active plus. Du moins depuis février dernier. La genèse de l'affaire remonterait à mars 2017 lors d'une certaine AGO qui devait réunir les représentants des 8 clubs affiliés dont 4 sont opposés au président élu, en l'occurrence M. Fouad Guedra. A l'époque, les bilans ont été approuvés en dépit du fait qu'ils soient déclarés négatifs par les opposants à M. Guedra. Selon ces derniers, l'intervention du MJS aura pesé dans ce qu'ils qualifient comme «passage en force». L'ancien ministre (Mohamed Hattab, ndlr) ayant exigé la validation des bilans en prétextant que le contraire pourrait influer sur le déroulement des JAJ d'Alger (sic). L'ancien patron du secteur de la jeunesse et des sports fera toutefois la promesse qu'une AGEx se tiendrait au lendemain de ces jeux pour élucider les dessous de fonctionnement jugé opaque de la FAG. Pourtant, l'affaire allait traîner en longueur sans qu'aucune suite ne soit donnée aux contestataires. Ceux-ci reviendront à la charge lors de l'assemblée générale ordinaire d'avril 2018 qui devait sceller le sort du président et de son bureau fédéral. C'était compter sans la «perspicacité» des tenants du pouvoir à la FAG. 5 membres parmi les 9 convoqués à ce conclave seront empêchés par les agents de sécurité, sur ordre du président de la FAG, d'assister aux travaux. Cela se passait sous le regard « ébahi » du représentant du MJS. En fin de compte, jugeant la situation «inédite» le ministère a décidé d'invalider cette AGO d'avril 2018. Et depuis c'est le… statu quo. Le président de la FAG continuait à défier ses opposants qui avaient déposé un dossier circonstancié au niveau de l'administration du ministère de la Jeunesse et des Sports dans lequel tous les griefs ont été mentionnés Le Soir d'Algérie détient quelques documents sur des opérations jugées douteuses d'achat de matériels ou de travaux effectués sur le site du golf du 5-juillet). «Le DG du MJS nous a conseillé alors de déposer notre dossier au niveau du TRALS sachant que ce dernier ne peut interférer en sommant le président de la FAG de refaire l'AG », nous dira Abderrahmane Bouzid, président de section du SFS qui fut lui-même secrétaire général de la FAG du temps du président Nouredine Djoudi. Celui-ci ajoute que «depuis, l'inspection générale a ouvert une enquête et on attend ses résolutions». Il est à rappeler que l'actuel président Fouad Guedra a succédé à Slim Othmani, patron de la NCA, qui avait renoncé à un nouveau mandat pour dénoncer le manque de perspectives dans cette fédération. M. B.