Selon Adel Bensaci, vice-président de la Cipa et président du cluster mécanique de précision, les avantages accordés aux PME, notamment les dernières mesures décidées dans la loi de finances 2020, sont insuffisants pour aider les entreprises en difficulté. Ce dernier plaide pour la mise en place d'un moratoire sur la fiscalité et les crédits bancaires au profit des entreprises qui ont, notamment, investi dans le secteur productif. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Adel Bensaci estime que les avantages accordés au profit des PME sont insuffisants pour pouvoir aider les entreprises en difficulté à rebondir. D'autant que, a rappelé, jeudi, le vice-président de la confédération des industriels et producteurs algériens, lors de son passage sur les ondes de la radio nationale chaîne 3, le pays est au bord d'une crise. Selon lui, il y a actuellement «comme une course à la création de PME alors que nous ne regardons pas le tissu déjà existant». Bensaci, qui s'est exprimé dans l'émission de «L'invité de la rédaction», a indiqué que nous sommes à 1,2 million de PME et TPE dont 45% activent dans le secteur des services. Pour protéger ces PME et l'investissement, dit-il, «il faut aller au-delà des mesures proposées». Que faut-il faire ? Adel Bensaci a indiqué que le cluster mécanique de précision a remis un certain nombre de recommandations au ministère de l'Industrie. Parmi ces recommandations, Bensaci a cité la mise en place d'un moratoire sur la fiscalité et le crédit bancaire pour sauver les entreprises en difficulté. «Nous avons proposé, en tant que cluster mécanique, auprès du ministère de l'industrie, des mesures ciblées à court terme dont un moratoire qui doit être appliqué au profit des entreprises qui ont investi dans le secteur productif, nous sommes en pleine crise de liquidités et toutes les entreprises qui ont fait des investissements lourds, que ce soit dans la sous-traitance industrielle ou dans l'agroalimentaire, sont en train de réellement souffrir et je pense qu'à travers ce moratoire, nous pouvons préserver une centaine de milliers d'emplois», a-t-il déclaré. L'invité de la rédaction a appelé également au règlement de la question des créances des PME puisque, dit-il, le non-paiement des créances menace la pérennité des entreprises, sachant que 80% du taux de mortalité des PME est dû au défaut de paiement. Des créances, dit-il, qui sont détenues majoritairement auprès de l'Etat, en tant que premier donneur d'ordre. Toutefois, le problème, dit-il, ne réside pas là, mais, «ce que je regrette, c'est que nous avons un cadre juridique qui n'est pas appliqué». Ce dernier a proposé également l'ouverture de certains secteurs stratégiques notamment le secteur de l'énergie et facilité l'accès au marché et l'accompagnement des PME dans la politique de la transition énergétique. Par ailleurs, l'invité de la radio estime que «l'investissement ne peut se faire que dans un cadre apaisé où la confiance est de retour et, actuellement, dans cette phase de transition, je pense qu'il faut consolider nos acquis, à travers les PME déjà existantes pour la préservation des emplois». S. A.