Qualifiant la situation de «suffisamment grave» à cause de la dégringolade du prix du baril de pétrole qui a perdu plus de 30% de sa valeur, le président du Conseil consultatif pour la promotion de la PME, M. Zaim Bensaci, a estimé hier au micro de la Chaîne 3 de la radio nationale que les «mesures prises dans la loi de finances 2015 sont insuffisantes pour tirer le pays de l'ornière». En effet, invité à s'exprimer sur les objectifs de relance de l'économie «à un moment où le prix du baril de pétrole a perdu 30% de sa valeur», Zaim Bensaci a considéré que cette baisse est «suffisamment grave pour le pays» à un moment où celui-ci dépense quelque 60 milliards de dollars pour régler le paiement de ses importations. Pour l'invité de la radio, les mesures arrêtées au titre de la nouvelle loi des finances «sont insuffisantes parce qu'elles n'ont pas donné lieu à la création attendue d'une pléthore d'entreprises comme les TPE ou encore les PME», a-t-il estimé. Parlant de «l'étape de la dernière chance», l'invité de la radio a jugé que le pays «n'a plus le temps pour inverser la tendance et sortir de cette dépendance dangereuse aux hydrocarbures». Parlant des mesures adoptées au titre de la loi de finances 2015, Zaim Bensaci a estimé que le «législateur est à côté de la plaque, parce peu imprégné des réalités économiques du terrain», a-t-il dit en ajoutant que l'acte d'investir doit être souverainement et pleinement joué par l'Etat, dans son rôle de régulateur en prenant soin de laisser les opérateurs faire leur choix dans des domaines d'activités choisis par eux». Il a, par ailleurs, estimé, qu'il y a «trop d'Etat» dans la gestion de l'économie, considérant plus que nécessaire que «chacun soit dans son rôle, tout en maintenant un cadre de concertation permanent». Se basant sur ce qu'il a appelé «l'expérience du terrain, cette concertation devrait se faire en faisant participer les opérateurs économiques à l'élaboration de la loi de finances lors de sa présentation devant l'APN». Il ajoute que pour libérer l'acte d'investir, «il faudrait faciliter l'accès au foncier et aux crédits et surtout revoir les règles de fiscalité, en particulier, pour en terminer définitivement avec la bureaucratie qui mine le pays». Parmi les autres mesures pour relancer l'économie, M. Zaim Bensaci a appelé «à mettre un terme à la discrimination entre secteur public et privé et de ne parler, désormais, que de l'entreprise algérienne même s'il faudrait que les décisions arrêtées pour «booster» les entreprises publiques soient également appliquées en faveur de celles du privé». Concernant l'entreprise, il a appelé à ce qu'il a qualifié de «changement en matière de gestion concernant la structure mentale des entrepreneurs, afin qu'ils se décident à adopter des modèles de gestion identiques à ceux pratiquées à l'international». Au sujet de la conférence nationale sur l'industrie qui se tient à partir d'aujourd'hui mardi, le président du Conseil consultatif pour la promotion de la PME a expliqué que les pouvoirs publics, de concert avec les acteurs de la sphère économique, «doivent absolument sortir avec des mesures audacieuses pour permettre à l'entreprise algérienne de se placer sur la marché international en lui facilitant l'accès aux couloirs de l'exportation». Concernant le développement de la PME, Zaim Bensaci a estimé que les autorités publiques «doivent établir une cartographie pour pouvoir identifier les bassins, notamment au niveau des Hauts-Plateaux et au sud du pays, capables d'accueillir de nouvelles entités économiques viables et génératrices de valeur ajoutée». Mettre en valeur le potentiel local de chaque région du pays est «une stratégie porteuse, à même de permettre au pays de relancer l'investissement, un peu dans le sillage des recommandations faites par le CNES, à l'issue de sa tournée à l'intérieur du pays», a-t-il encore expliqué. «Il n'y aura pas de sous-traitance mécanique avec l'usine Renault d'Oran», a tranché Zaim Bensaci, la marque au losange «s'approvisionnera encore auprès de ses équipementiers traditionnels». Se disant étonné du taux de 40% d'intégration annoncé par le côté algérien, le président du Conseil national de promotion de la PME a estimé que «le rythme de transfert de technologie par Renault ne sera pas à la hauteur des attentes de la partie algérienne». Avec plus de 300 sous-traitants locaux dans le domaine de l'industrie, «il y a là de la place pour développer ce créneau capable de créer des entreprises, surtout les jeunes universitaires et autres start-up, qui contribueront à l'amélioration du taux d'intégration national, véritable leitmotiv des pouvoirs publics», a encore expliqué Zaim Bensaci, ajoutant que l'université algérienne «doit devenir le premier incubateur de start-up, au service du développement de l'économie du pays».