Selon les connaisseurs du domaine, le secteur industriel en Algérie dispose d'un énorme potentiel, qui nécessite une bonne gestion, afin de développer ce secteur qui peut peser lourd dans l'économie du pays. Relevant le fort potentiel existant en Algérie en matière de sous-traitance, le directeur général de la SOMENI et président du Cluster mécanique de précision, Adel Bensaci rappelle que l'industrie automobile, en particulier, se nourrit de volume et que si " on est là pour satisfaire le besoins national, on n'y arrivera pas ". M. Bensaci , qui s'est s'exprimé, hier, à l'émission l'Invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio algérienne, signale qu'en dehors de la construction automobile, la sous-traitance peut aussi être développée dans d'autres secteurs d'activités, à l'exemple de l'agroalimentaire, des industries mécaniques et de transformation, de la production d'énergie et de la gestion de l'eau. L'intervenant estime que la maîtrise de l'intégration et de la sous-traitance, " fer de lance du développement industriel " est une question relevant de la souveraineté nationale. Chiffrant à environ 8 milliards de dollars la dépendance en pièces de rechange vis à vis de l'étranger, M. Bensaci considère que la création d'un tissu de sous-traitants pourrait la diminuer de moitié. A propos des engagements arrêtés par le gouvernement d'encourager l'essor de la sous-traitance, il déclare attendre que celui-ci joigne les gestes à la parole, observant sur la lancée que le rythme des actions entreprises à ce jour est trop lent et demande à être accéléré. Des 900 entreprises spécialisées dans la sous-traitance, dont 10% des PME, il observe que ce chiffre " est très faible " par rapport à celui de pays géographiques proches, lesquels paradent avec des taux de 20 et 28%. Face à cette situation, il propose d'appliquer aux fournisseurs d'équipements des mesures de " compensation industrielle ", telles l'intégration de pièces à l'export et celle de la sous-traitance industrielle avec le partenaire local. Citant des " voisins de l'Est " qui, indique-t-il, ont réussi à créer un pôle aéronautique sur la base de ce principe, l'invité note qu'il n'est " pas normal " que l'Algérie investisse des " sommes colossales " pour acquérir, par exemple, des avions de transports, sans pour cela bénéficier de ces compensations industrielles, d'autant, dit-il, que celles-ci sont incluses dans les prix d'acquisitions de ces appareils au titre du " donnant-donnant ". Il rappelle que ce qui vaut pour l'achat de matériels volant l'est également pour le secteur de l'automobile, pour lequel relève-t-il, " on n'a aucune visibilité, ni vision stratégique de ce que va ou veut être la sous-traitance en Algérie ". Il relève à ce propos que les Algériens n'ont pas été contactés par les constructeurs pour dire " voilà où nous voulons aller et est-ce que vous en êtes capables ", et à ce titre, sélectionner des entreprises sous-traitantes devant devenir des partenaires potentiels. Pour M. Bensaci, la réalité est que l'Algérie ne possède pas d'équipementiers, ni de sous-traitants et qu'elle n'a, à cet égard, " aucune vision " sur cette question.