De notre envoyé spécial, Karim Aimeur Le candidat islamiste à l'élection présidentielle du 12 décembre, Abdelkader Bengrina, a sillonné, hier dimanche, Biskra, El-Oued et Touggourt, où il a poursuivi sa campagne électorale. Cette longue et éprouvante tournée a été entamée par la capitale des Zibans, Biskra, où le chef du parti El Binaa a animé un meeting dans une salle au centre-ville. Critiquant l'actuel gouvernement, Bengrina a dénoncé la décision de déblocage des projets du groupe Cevital annoncé par ses dirigeants, notamment le déblocage des conteneurs destinés à sa filiale Brandt importés, selon lui, de France. Bengrina ne cite pas nommément le groupe mais l'allusion ne souffre aucun doute, soutenant que les responsables du gouvernement travaillent contre les intérêts du pays, les accusant de servir les intérêts des étrangers, notamment la France.Dans ce sens, le candidat s'interroge pourquoi le gouvernement, qui a présenté des projets de loi et qui a pris des décisions importantes, n'a pas présenté le projet criminalisant le colonialisme français. Abdelkader Bengrina a abordé, par la suite, la politique des privatisations des années 90, promettant de rouvrir le dossier s'il était élu Président. Il s'engage à demander des comptes à ceux qui ont profité de cette politique notamment ceux qui ont acheté des entreprises publiques au dinar symbolique. Relevant la réussite des privatisations dans d'autres pays du monde, citant des pays de l'ex-URSS, avec la préservation des postes d'emploi, la création de richesses et l'augmentation de la fiscalité, l'orateur a regretté que cette politique ait produit l'échec en Algérie, la qualifiant de bradage des richesses nationales. Cela étant dit, le candidat islamiste a affirmé qu'il ne fait pas de distinction entre les entreprises publiques et privées, nationales et étrangères, précisant que l'essentiel est de contribuer au développement économique du pays. A Biskra, Abdelkader Bengrina a abordé le secteur de l'agriculture, déplorant son abandon et son sabotage par «la bande» au profit de l'importation. En quittant Biskra, le candidat islamiste s'est dirigé vers El-Oued où il a animé un second meeting électoral. La rencontre s'est tenue dans une salle de la Maison de la culture à moitié vide, et protégée par un imposant dispositif sécuritaire. Dans son intervention, le candidat a évoqué à nouveau le secteur de l'agriculture, s'engageant à réaliser l'autosuffisance alimentaire du pays en deux ans et faire de l'Algérie un pays exportateur de plusieurs produits agricoles en cinq ans. Il a soutenu que la sécurité alimentaire est un enjeu stratégique pour le pays. K. A.