De notre envoyé spécial, Karim Aimeur Le candidat islamiste à l'élection présidentielle du 12 décembre, Abdelkader Bengrina, a poursuivi, hier samedi, sa campagne électorale dans les wilayas de Laghouat, Djelfa et M'sila. Dans cette conjoncture exceptionnelle, le président du parti El Binaa effectue des sorties mouvementées dans les différentes wilayas. Hier samedi, il a entamé sa tournée par un meeting à la maison de la culture de Laghouat, située un peu loin du centre-ville. Un important dispositif de police a été déployé autour de l'édifice. Il a commencé son intervention par la mésaventure vécue la veille dans la ville d'Aflou, au nord de la wilaya, où un scénario complètement inattendu s'est produit et le pire a failli advenir dans la nuit de vendredi à samedi. En effet, le candidat et sa délégation ont quitté la ville en catastrophe sous haute protection policière et son cortège caillassé. En terminant son meeting dans une salle fermée, il a décidé de marcher dans la ville, suscitant la colère de plusieurs manifestants qui l'ont poursuivi en lançant des slogans contre lui et contre les élections. Des affrontements entre les manifestants et ses partisans ont été évités mais plusieurs manifestants ont été arrêtés. Se réfugiant dans un hôtel, il sera encerclé par une foule qui a pris de l'ampleur pendant près d'une heure. A la tombée de la nuit, il décide de rejoindre la ville de Laghouat pour y passer la nuit. Hier donc, lors du meeting, il est revenu sur l'incident, accusant un élu local qui soutient un autre candidat d'être à l'origine de ce qui s'est passé. Cet élu a payé les jeunes qui l'ont attaqué, a soutenu Bengrina. Il s'en est pris également à un journaliste qui a diffusé une vidéo de l'incident sur une chaîne étrangère. L'orateur s'est attaqué, par la suite, au Parlement européen qui a programmé d'examiner la situation de l'Algérie cette semaine. Affirmant que la sécurité du pays est menacée, il a appelé les Algériens, dont ceux qui l'ont chahuté à Aflou, à organiser des marches contre l'Union européenne et l'ingérence étrangère dans le pays afin de préserver sa sécurité. Bengrina a critiqué, en outre, deux autres candidats à l'élection présidentielle, à savoir Abdelmadjid Tebboune et Azzedine Mihoubi, sans les nommer. «Nous avons détruit le premier et le deuxième suivra. Ne restera que trois candidats qui ne sont pas de la bande», a-t-il lancé. Il a dénoncé la bande qui était aux commandes et qui avait marginalisé des régions comme Laghouat, Ouargla et Ghardaïa. Le candidat islamiste a soutenu que son programme propose des solutions à la crise du pays. «Nous avons un programme et la volonté politique de faire de l'Algérie un pays leader», a-t-il dit, promettant de distribuer 150 000 logements à la classe moyenne avant la fin de l'année. Poursuivant sa tournée, Bengrina s'est rendu à Djelfa où il a animé un meeting dans l'enceinte de la maison de la culture de la wilaya, dans une salle pleine, entourée par un imposant dispositif sécuritaire. K. A.