Il aura suffi de quelques courses en 2019 pour deviner l'issue de la saison de F1 : une sixième couronne pour Lewis Hamilton et un sixième sacre consécutif pour son écurie Mercedes. Peut-on espérer un scénario plus haletant en 2020 ? L'enjeu, en tout cas, sera historique : le Britannique, désormais sextuple champion du monde, aura une première chance d'égaler le record de titres de la légende allemande Michael Schumacher. «Je m'attends à une saison bien plus difficile», assurait le patron des Flèches d'argent, Toto Wolff, en marge du dernier Grand Prix à Abou Dhabi ce week-end. «Je ne pense pas qu'on verra dix ou douze victoires pour une équipe l'an prochain», dit-il, alors que son écurie en totalise 15 sur 21 courses cette année, après le succès d'Hamilton dimanche. Les règles ne changent pas l'an prochain, avant un grand chambardement en 2021, et, pour lui, cela a toutes les chances de faire «converger les performances». Certes, l'écart entre Mercedes et sa dauphine Ferrari s'est accru de manière abyssale cette saison (235 points, contre 84 en 2018 et 146 en 2017), certains éléments plaident tout de même en son sens.
Red Bull : «être compétitifs dès le début» Alors que les huit premiers GP de 2019 ont été remportés par Wolff et ses hommes, la deuxième partie de saison a été beaucoup plus disputée entre les trois écuries de pointe (six poles et trois succès pour Ferrari, une pole et une victoire pour Red Bull, deux poles et cinq succès pour l'écurie allemande). Le moteur Honda, qui propulse Red Bull et Toro Rosso, a indubitablement progressé tant en termes de puissance que de fiabilité. Il a offert à Max Verstappen trois victoires mais surtout ses deux premières pole positions (en excluant celle qui lui a été retirée par les commissaires de course au Mexique). Le Néerlandais pense n'avoir jamais disposé d'une voiture aussi proche de gagner un championnat. Il rappelle cependant que pour enlever un premier titre depuis 2013, Red Bull doit «tout donner pour être compétitive dès le début de saison», et pas seulement en cours d'année comme cela a été le cas dernièrement. Pour Ferrari, le challenge est double. La Scuderia a manqué de performance jusqu'au retour de la trêve hivernale, puis de nouveau lors des tout derniers GP. Mais ce sont surtout ses trop nombreuses erreurs et ses difficultés à gérer la rivalité entre ses pilotes qui ont marqué les esprits. «Toute l'équipe et les pilotes ont beaucoup appris pendant cette saison et je suis assez convaincu que cela nous rendra plus forts dans le futur», veut croire le «team principal» Mattia Binotto. Il serait temps, alors que ces erreurs ont déjà coûté cher à l'écurie italienne en 2017 et 2018.