Lewis Hamilton dans les roues de Juan Manuel Fangio : vainqueur du Grand Prix du Japon hier, où l'Allemand Sebastian Vettel, sixième seulement, a encore fauté, le Britannique pourrait s'offrir un cinquième titre mondial dès le prochain GP. C'est l'enjeu de la saison : qui des deux rivaux égalera le premier l'Argentin ? Si Vettel et Ferrari ont d'abord été donnés favoris, au cours de l'été, le rapport de force a tourné à l'avantage du pilote Mercedes, vainqueur de six des sept derniers GP. Son succès depuis la pole à Suzuka, après avoir dominé chacune des trois séances d'essais libres, lui confère 67 points d'avance sur son dauphin au classement des pilotes. Il serait sacré dès le GP des Etats-Unis, 18e manche sur 21, le 21 octobre s'il inscrivait huit points de plus que Vettel. Un tel résultat lui permettrait de porter son avance à 75 longueurs. Si l'Allemand gagnait ensuite toutes les courses, il pourrait le rattraper en nombre de points mais pas en nombre de victoires (neuf contre cinq actuellement), ce qui assurerait la couronne à l'Anglais. «A chaque fois que vous vivez un bon week-end, vous abordez le GP suivant sans savoir comment vous allez figurer (...) mais je pense que nous n'avons fait que nous améliorer cette saison, donc je l'espère, a affirmé Hamilton à sa sortie de voiture. Austin nous réussit généralement, donc, j'ai hâte de libérer ce monstre (sa monoplace, ndlr) là-bas.» «Nous faisons au mieux, mais il faudrait que quelque chose leur arrive» pour priver le Britannique du titre, a, pour sa part, reconnu Vettel. «Très fort dans la tête» La manche japonaise a encore montré Hamilton intouchable et d'une sérénité à toute épreuve, quand son rival a multiplié les erreurs en piste et la Scuderia s'est sabordée par un mauvais choix stratégique. «Lewis est sur une vague incroyable, a constaté son patron chez Mercedes, Toto Wolff, au micro de Canal+. Il n'a pas fait de faute cette saison, il est très, très fort dans la tête et il adore conduire cette voiture.» Vettel, lui, n'a pas été aidé par le choix de pneus effectué par Ferrari lors de la dernière partie des qualifications (Q3) samedi, mais ce sont surtout ses erreurs de pilotage qui lui ont coûté cher. Celui-ci s'est raté à deux reprises en qualifications, surtout lors de son unique tour rapide en Q3, se condamnant à une huitième place seulement sur la grille de départ. Remonté en quatrième position à l'issue du premier tour dimanche, il a tenté au huitième un dépassement trop ambitieux sur le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull), qu'il est venu percuter. Parti en tête-à-queue, le pilote Ferrari s'est trouvé contraint de remonter ensuite du fond du peloton. «Ça montre que même les pilotes les plus expérimentés peuvent faire des erreurs sous la pression », a commenté Verstappen. «Gagner maintenant» Le scénario est d'autant plus ironique que les monoplaces rouges affichaient ce weekend une livrée frappée du logo du nouveau projet de Philip Morris, leur sponsor titre, intitulé «Mission Winnow». Ce terme anglais peut être compris de deux façons : «winnow» qui signifie «séparer le bon grain de l'ivraie» et «win now», «gagner maintenant». C'est raté... Pour la Scuderia, les perspectives ne sont pas plus brillantes chez les constructeurs, alors qu'elle pointe à 78 longueurs des Flèches d'argent. Les suivants d'Hamilton sur la grille de départ, son coéquipier finlandais Valtteri Bottas et Verstappen, malgré une pénalité de cinq secondes pour un contact tôt dans la course avec le Finlandais Kimi Räikkönen (Ferrari), complètent le podium au Japon. L'Australien Daniel Ricciardo (Red Bull), remonté de la quinzième position sur la grille, et Räikkönen ferment le top 5. Le Mexicain Sergio Pérez (Force India), les Français Romain Grosjean (Haas) et Esteban Ocon (Force India) et l'Espagnol Carlos Sainz Jr (Renault) sont également entrés dans les points.