Nouveau coup de théâtre dans la maison du MC Alger. Moins de 24 heures après l'annonce faite par le DGS du club, Fouad Sakhri, de la séparation imminente avec l'entraîneur français de l'équipe première du Mouloudia d'Alger, Bernard Casoni, ce dernier est «conforté» dans sa mission par le président du Conseil d'administration de la SSPA/MCA Achour Betrouni. Le flou artistique enveloppe continuellement la vie du Doyen. Un jour peut-être, le mythique club pré-centenaire trouvera la sérénité d'antan. Celle qui avait valu aux Vert et Rouge des lauriers à toutes les échelles : nationale, régionale, continentale et internationale. Aujourd'hui, la chaise musicale poursuit d'entonner les tons plus aphones les uns des autres. Samedi soir, l'équipe qui venait de perdre à Sidi Bel-Abbès un nouveau match de championnat est rentrée à Alger avec la certitude que l'entraîneur et ses adjoints ne seront plus à la reprise des entraînements programmée ce mercredi quelque part dans les «forteresses» de la capitale. Depuis l'Espagne, Fouad Sakhri, le directeur général sportif, «balance» l'information comme quoi Casoni et deux de ses collaborateurs ont grillé leur dernière cartouche face à l'USMBA et que, désormais, leur avenir n'est plus au Mouloudia. Les fans du MC Alger, de plus en plus hostiles à la démarche prônée par Casoni qui, à leurs yeux, se priveraient de joueurs de qualité (Allati et Lamara pour ne citer que ces deux-là) et désarmés face à la succession des contre-performances de l'équipe depuis quelques semaines, vont accueillir favorablement cette «nouvelle» même si nombre d'entre eux étaient sceptiques à voir leurs favoris sortir la tête de l'eau, en apprenant, sur la lancée que Sakhri a déjà prévu le changement avant ce déplacement à Sidi Bel-Abbès et que le successeur était un Espagnol, Miguel Angel Portugal Vicario. Un technicien sans renom et dont le CV ne dit pratiquement rien à beaucoup de monde. En Espagne encore plus qu'en Algérie et à travers le monde. Mais il semble bien que ce «choix» de Sakhri ne soit pas la vraie raison de cette volte-face exprimée par le président du CA de la SSPA. Pour rappel, Achour Betrouni a été ré-intronisé à la présidence du Conseil d'administration du club algérois à la fin du mois d'août dernier, soit à peine quarante-cinq jours après l'avènement de Fouad Sakhri à la DGS du Mouloudia d'Alger en remplacement d'Omar Ghrib qui avait bouclé tous les préparatifs d'intersaison en faisant notamment signer Casoni et plusieurs joueurs dont Abdelmoumène Djabou. L'argent et tout le reste… Pour dire vrai, Achour Betrouni cadre de la Sonatrach a été rappelé par l'ancien P-dg de l'entreprise des hydrocarbures, M. Rachid Hachichi, pour une mission bien précise : veiller à contrôler les finances du club et faire un rapport circonstancié sur les chemins pris par les sommes colossales dépensées par la Sonatrach sur une section de football budgétivore et dont les titres se font rares depuis (au moins) le lancement du professionnalisme en Algérie. Une mission que M. Achour Betrouni a exécutée avec doigté. Jusqu'à se rendre compte que le budget alloué (on parle de 120 milliards de centimes) pour l'année civile 2019 a été consommé au dernier sou et que l'administration a un déficit de deux salaires (novembre et décembre) qu'il faudrait «grignoter» de l'allocation annuelle de 2020. Achour Betrouni qui ne nomme pas les responsables de cette gabegie précise que de ce montant colossal, 80% sont consacrés aux salaires (joueurs, administratifs, entraîneurs, staff médical etc.). Un constat qui fait froid au dos et devant lequel le nouveau DGS, Fouad Sakhri, n'a pas trouvé de réponse sinon à casquer de sa propre poche pour régulariser les primes induites par les premiers résultats positifs du MCA aussi bien en championnat national qu'en coupe arabe. Une manière de faire qui n'aurait pas plu aux bailleurs de fonds du club de la capitale. Encore moins au staff technique dirigé par Bernard Casoni et des joueurs qui réclamaient leurs salaires, accessoirement les primes promises. Non seulement, cette «aumône» n'a pas provoqué le déclic, l'équipe s'enfonçait dans la médiocrité dans ses prestations techniques (défaite face à la JSK, devant l'ASO puis l'USMBA) et disciplinaires (plusieurs éléments et leur entraîneur en chef ont fait l'objet de sanctions de la part de la CD/LFP), mais elle a également achoppé à la formation de clans. Au sein de l'effectif mais aussi parmi les membres du staff technique. Casoni qui défendait bien les collaborateurs qu'il a choisis lui-même se souciait peu de ce qu'adviendrait des autres (2è préparateur physique, l'entraîneur des gardiens et les membres du staff médical) pour la plupart recrutés et par Sakhri ou par le CA. Un nouveau clash en vue ! Le Conseil d'administration présidé par Achour Betrouni a bien fait savoir que « plus rien ne sera comme avant». Comme pour dire que le recrutement qui «avalait» des sommes faramineuses du budget sera désormais contrôlé. Dans le même registre, M. Betrouni qui avait mis fin à la rumeur d'une séparation avec le staff conduit par Bernard Casoni, lequel bénéficie d'une «seconde chance» pour reprendre les choses en mains, a instruit le responsable des finances de revoir certains gros salaires de l'équipe. Cela ne manquera pas de faire réagir et les joueurs et le DGS Fouad Sakhri. Un «assainissement» qui obéit à des instructions émises par l'ancien P-dg de la Sonatrach et confortées par son successeur, M. Kamel-Eddine Chikhi mais qui ne semble pas «plaire» à Fouad Sakhri qui voit là comme une manœuvre de le discréditer aux yeux des joueurs et du public et une forme de déstabilisation à l'approche du mercato hivernal. Ce qui ne ferait qu'envenimer une atmosphère lourde d'un club Doyen qui, moins de deux ans avant le centenaire, continue de vivre dans le doute et les incertitudes. M. B.