La presse étrangère a largement commenté l'élection d'Abdelmajid Tebboune qui intervient dans un contexte particulier pour l'Algérie. L'arrivée au pouvoir d'un «ex-membre» du gouvernement de Bouteflika, alors que la rue continue à manifester le vendredi, a inspiré les éditorialistes français notamment, à se focaliser beaucoup plus sur le taux d'abstention et le rejet des élections au niveau de la région de la Kabylie. Le Monde a titré «En Algérie, la rue conspue l'élection d'Abdelmadjid Tebboune, ex-fidèle de Bouteflika» et introduit son papier sous l'angle «Le vote est truqué. Vos élections ne nous concernent pas et votre Président ne nous gouvernera pas, scandaient vendredi les manifestants qui ont défilé nombreux à Alger». Et d'actualiser encore son article : «En Algérie, des manifestations massives dès l'élection du nouveau Président Abdelmadjid Tebboune, l'ancien Premier ministre a été élu avec 58,15% des voix, et seulement 39,83 % de participation. Dès vendredi, il a fait face à des manifestations de masse.» De même pour Paris Match qui titre «Marée humaine à Alger pour contester l'élection de Tebboune». Et de préciser : «Une marée humaine a envahi vendredi le centre d'Alger pour conspuer le nouveau chef de l'Etat élu, Abdelmadjid Tebboune, un ex-fidèle du Président déchu Abdelaziz Bouteflika, au lendemain d'un scrutin très largement boycotté par les Algériens.» Le figaro a préféré évoquer la réaction d'Emmanuel Macron en soulignant que le Président français avait «pris note» vendredi de l'élection d'Abdelmadjid Tebboune à la tête de l'Algérie, et appelé les autorités à engager un «dialogue» avec le peuple algérien, sur fond de contestation populaire inédite dans ce pays depuis l'indépendance en 1962. Les chaînes d'information telles que BFMTV avaient noté que «l'ancien ministre de Bouteflika a été élu lors d'un scrutin contesté, marqué par une abstention record» où seuls 39,93% des inscrits ont voté au premier tour, insistant sur «le taux le plus faible de toutes les présidentielles pluralistes de l'histoire du pays». Pour RFI, la victoire d'Abdelmadjid Tebboune ne met pas fin à la contestation et pour Radio Canada, ça sera «un ex-fidèle de Bouteflika élu Président de l'Algérie, la rue le conspue». Quant au site Sputniknews, il relève que le nouveau Président de l'Algérie «tend la main» au mouvement de contestation et s'engage à «amender la Constitution». L'information a été également relayée par la presse arabe qui n'a pas trop versé dans le commentaire. Pour le quotidien tunisien Echourouk, il est revenu sur les félicitations adressées par le Président Kaïs Saïed à son homologue algérien, lui souhaitant plein de succès dans sa mission alors que pour Les Eco du Maroc, la rédaction a préféré relayer l'information, sous l'angle des relations algéro-égyptiennes en titrant : «Un Président controversé en félicite un autre.» Et d'écrire : «Alors qu'une marée humaine riposte dans les rues d'Alger contre les résultats des élections tenues dans leur pays, le Président égyptien Abdelfattah Al Sissi a tenu à féliciter le peuple pour la réussite de ces mêmes échéances électorales», avant de revenir par un autre article sur le soutien des Etats-Unis : «Les Etats-Unis ont affirmé vendredi soutenir le droit des Algériens à exprimer pacifiquement leurs opinions, tout en se félicitant du déroulement de l'élection présidentielle qui a vu élire un ex-fidèle d'Abdelaziz Bouteflika, Abdelmadjid Tebboune.» Ilhem Tir