Aussitôt investi de ses nouvelles missions de président de la République, Abdelmadjid Tebboune a nommé, avant-hier jeudi, le ministre des Affaires étrangères Sabri Boukadoum, comme Premier ministre par intérim en remplacement de Noureddine Bédoui dont il a accepté la démission et renvoyé, dans la foulée, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Et dans l'attente de la formation d'un nouvel exécutif qui comprendrait de jeunes ministres, comme il l'a promis, juste après l'annonce des résultats préliminaires de l'élection présidentielle du 12 décembre dernier, l'ayant donné comme large vainqueur au premier tour, les autres membres du gouvernement sortant auront à poursuivre leur mission de gestion des affaires courantes comme l'a d'ailleurs indiqué un communiqué de la présidence de la République. «Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu ce jeudi 19 décembre 2019 au siège de la présidence de la République, M. Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères, qu'il a nommé Premier ministre par intérim. Le président de la République a également chargé les membres de l'actuel gouvernement de poursuivre leur mission de gestion des affaires courantes», précise le communiqué de la présidence de la République. Et si le départ du désormais ex-Premier ministre était attendu, c'est plutôt le renvoi du ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire qui a quelque peu surpris, ses collègues de l'exécutif étant maintenus temporairement le temps que les tractations menées pour la formation du nouveau gouvernement s'achèvent. Un portefeuille qu'occupe provisoirement Kamel Beldjoudi, ministre de l'Habitat. Ce limogeage de Salah Eddine Dahmoune constituerait une «offrande» au mouvement populaire qui réclame depuis peu de temps sa tête, lui qui s'est distingué le 3 décembre dernier, en qualifiant les opposants à l'élection présidentielle du 12 décembre écoulé de «pseudo-Algériens», de «traîtres, de mercenaires, d'homosexuels et de pervers». Une accusation qu'il n'a pas hésité à renouveler quelques jours après, en dépit de l'indignation qu'elle a suscitée auprès des acteurs de la révolution du sourire en cours dans le pays depuis le 22 février dernier. Et le jour même de son renvoi du gouvernement, une dizaine de citoyens ont porté plainte contre le désormais ex-ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire au tribunal de Sidi-M'hamed, à Alger. Objet de ladite plainte, «insultes et injures», selon l'activiste et militant Mourad Amiri, un des initiateurs de cette démarche, lui qui avait été attaqué en justice par le même Salah Eddine Dahmoune pour «injure et atteinte à corps constitués», ce qui lui a valu, d'ailleurs, une condamnation à six mois de prison ferme par le tribunal de Sidi-Mhamed d'Alger au mois de novembre passé. M. K.