Lionel Messi toujours supersonique, Zinédine Zidane qui fait briller Karim Benzema et des jeunes comme Rodrygo et Fede Valverde, l'Atlético Madrid à la traîne, la VAR encore source de polémiques... A mi-parcours, le Championnat d'Espagne a déjà livré son lot de bonnes et de mauvaises surprises. Des stars à la hauteur La première des satisfactions, en Liga, ce sont les stars qui assument leur statut: malgré un clasico décevant mercredi dernier (0-0), Lionel Messi et Karim Benzema excellent cette saison, permettant au FC Barcelone (1er) et au Real Madrid (2e) de dominer le classement malgré des effectifs en reconstruction. Le 2 décembre, l'Argentin a gagné son sixième Ballon d'Or, record absolu, récompensant une année encore hors du commun sur le plan statistique (50 buts en 58 matchs). Il est cette saison le meilleur buteur du Championnat d'Espagne (13 buts), avec une petite longueur d'avance sur Benzema, sans doute dans la meilleure forme de sa carrière. Le champion du monde français Antoine Griezmann, qui a connu une adaptation compliquée dans son nouveau club du FC Barcelone, revient pour sa part à son meilleur niveau, avec trois buts lors des 16e, 17e et 18e journées de championnat (7 au total). Les surprises Grenade et Getafe Un constat cette saison: la Liga est plus équilibrée, plus homogène que les années passées. Si les poids lourds que sont le Real et le Barça accaparent logiquement la tête, derrière, la course est très ouverte. Le début du championnat a vu naître un concurrent surprise et rafraîchissant aux premières places: le modeste promu Grenade s'est glissé dans la lutte pour le podium, avant de décrocher jusqu'au 11e rang du classement à la trêve. Après 18 journées, Getafe, club de la banlieue de Madrid, occupe la sixième place, avec une seule défaite lors de ses huit derniers matches, juste derrière la Real Sociedad (5e) qui brille dans le sillage du prodige norvégien Martin Odegaard, prêté par le Real Madrid. Les révélations : Fati, Valverde, Rodrygo Ces cinq premiers mois de compétitions ont d'ailleurs fait émerger de nouvelles pépites. Au Barça, l'attaquant Ansu Fati, naturalisé espagnol cette année, est devenu le plus jeune joueur à marquer un but dans l'histoire de la Ligue des champions, à seulement 17 ans et 40 jours (à l'Inter Milan, le 10 décembre, 2-1). Côté Real, le début de saison a révélé deux grands espoirs, couvés par l'entraîneur Zinédine Zidane. Le jeune ailier brésilien Rodrygo (18 ans), formé à Santos, le même club que Pelé, a débarqué cet été et s'est frayé un chemin jusqu'au onze titulaire. Le 6 novembre (6-0 contre Galatasaray), il est devenu le deuxième plus jeune joueur à réussir un coup du chapeau dans l'histoire moderne de la C1 depuis l'Espagnol Raul Gonzalez, ancienne gloire merengue, en 1995... Plus expérimenté mais plus inattendu, le milieu de terrain uruguayen Federico Valverde (21 ans) a crevé l'écran, enchaînant les prestations de classe et faisant presque oublier l'échec du recrutement de Paul Pogba (Manchester United), si convoité par «Zizou» l'été dernier. La VAR, toujours polémique «Avec la VAR, les polémiques ne vont pas s'arrêter, parce qu'elles font partie du football», a résumé l'entraîneur barcelonais Ernesto Valverde, fataliste. Et les récentes controverses lui ont donné raison: le Real Madrid a publiquement montré son incompréhension face à la non-révision de deux actions litigieuses qui auraient pu mener à des penaltys lors du clasico mercredi. Et les dirigeants du Barça, de leur côté, ont envoyé une lettre à la fédération espagnole pour critiquer des décisions défavorables face à la Real Sociedad (2-2)... L'Atlético en travaux Peu de buts, des matchs nuls en pagaille, un classement décevant... L'Atlético Madrid est en chantier cette saison. Quatrièmes de Liga à sept points du leader catalan, les Colchoneros se sont qualifiés de justesse pour les 8es de finale de C1, et semblent à la traîne. «On n'y arrive pas», avait même soufflé le capitaine Koke fin novembre. Griezmann, parti au Barça, manque plus que jamais en attaque, et son compatriote Thomas Lemar est à la peine. Mais l'emblématique entraîneur Diego Simeone, icône de l'Atlético, reste pour l'heure à son poste, en attendant des jours meilleurs...