Les participants au 15e Congrès du Front Polisario clôturé dans la nuit de mardi à mercredi à Tifariti (territoires sahraouis libérés) ont réaffirmé l'attachement du peuple sahraoui à l'exercice de son droit à l'autodétermination, qui constitue «une ligne rouge à ne pas dépasser». «Les congressistes ont été clairs et catégoriques, rejetant à l'unanimité toute atteinte aux droits du peuple sahraoui légitimes, notamment ses droits à l'autodétermination et l'indépendance, qui constituent une ligne rouge à ne pas dépasser», a indiqué la déclaration finale adoptée au terme des travaux. Les six jours de travaux de cette rencontre décisive ont été marqués par des débats intenses, démocratiques et libres entre l'ensemble des congressistes issus des différents segments de la société sahraouie, venus non seulement des camps de réfugiés mais aussi des territoires occupés et de l'étranger. La déclaration finale a envoyé un message aux niveaux national, régional, mais aussi international de ces 15es assises du Front, allant dans le sens de la réévaluation de la contribution des Sahraouis au processus de paix onusien pour le règlement du conflit au Sahara Occidental occupé. A ce sujet, le Congrès a exprimé son plein soutien à la décision du Front Polisario du 30 octobre dernier, liée à la revue de sa participation dans l'opération de paix sous l'égide des Nations-Unies. «La tenue du Congrès à Tifariti (territoires sahraouis occupés) est un message fort avec une charge symbolique et politique, vis-à-vis de l'ONU, mais aussi de Rabat», étaient unanimes les organisateurs et les participants au grand rendez-vous de Tifariti. «C'est une réussite totale. Maintenant, c'est le moment de commencer le travail et la lutte pour la liberté et l'indépendance de notre peuple», a déclaré le porte-parole du 15e Congrès du Front Polisario, Oubi Bouchraya Bachir. «Le peuple sahraoui ne tolérera plus la situation actuelle de blocage, ni encore la transformation de la Mission onusienne (Minurso) en protectrice et (en outil) pour la légalisation de la colonisation», ont alerté les congressistes, insistant sur la pleine souveraineté du peuple sahraoui sur tout le territoire de la RASD, conformément aux décisions internationales dont celles de La Haye et les Cours européennes, en plus des résolutions des Nations-Unies et de l'Union africaine (UA) ainsi que la légalité internationale. Défense des richesses et tenue du référendum Dans ce contexte, la nouvelle direction du Front Polisario a été appelée à prendre des actions décisives et des procédures urgentes, capables de relancer et booster la mission pour laquelle a été créée la Minurso, soutenant qu'elle doit jouir de toutes les prérogatives des Missions de paix internationales onusiennes. La Minurso (Mission de l'ONU pour l'organisation du référendum au Sahara Occidental) doit de ce fait, a-t-on insisté, s'engager dans la protection des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés et œuvrer à faire cesser le pillage des ressources naturelles du peuple sahraoui. Les congressistes, qui ont salué la position inchangée de l'UA vis-à-vis du droit du peuple sahraoui à la liberté et l'indépendance, ont appelé l'organisation africaine à obliger le royaume du Maroc, à s'aligner aux principes et objectifs de l'UA, dont notamment le respect des frontières. En outre saluant les trois décisions de la Cour de justice européenne (CJUE) - décembre 2016, février et juillet 2018 - en ce qui concerne l'obligation de prendre l'avis du Front Polisario dans tout accord commercial et de pêche entre l'UE et le Maroc, le Congrès a exigé des nouveaux membres élus du secrétariat national du Front Polisario, de poursuivre le plaidoyer au sein de la CJUE pour la défense de la souveraineté du peuple sahraoui sur ses ressources naturelles. Rappelant la responsabilité historique du gouvernement espagnol envers le peuple sahraoui, les congressistes ont parallèlement salué l'élan de solidarité de la part du peuple espagnol, la société civile et les partis politiques à la cause sahraouie. Dans sa déclaration finale, le Congrès a déploré le soutien à l'occupant marocain, par certaines parties au sein du Conseil de sécurité, dont notamment la France, retardant, ainsi, le processus vers un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Le Congrès «Chahid El-Boukhari Ahmed», marqué par la réélection de M. Brahim Ghali au poste de secrétaire général du Front Polisario, qui est également président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), s'est tenu sous le slogan «Combat, résistance et sacrifice pour parachever la souveraineté de l'Etat sahraoui». En plus de près de 3000 participants aux travaux, le congrès a vu une forte présence de délégations étrangères venues de plusieurs pays pour exprimer leur solidarité avec le peuple sahraoui et leur soutien à sa juste cause. APS