Le président du mouvement el Binaa émet pas moins de sept conditions pour faire partie du gouvernement que le nouveau premier ministre désigné par le président de la république, s'apprête à former. M. Kebci-Alger (Le Soir)- Même si des sources soutiennent qu'il aurait tout ficelé, Abdelkader Bengrina fixe ses conditions pour participer au prochain gouvernement à propos duquel le nouveau premier ministre, Abdelaziz Djerrad, poursuit ses contacts. Une démarche de «pure forme pour amuser la galerie» ou «symptôme d'une irritation, d‘une impatience», surtout après l'entrée en scène du frère-ennemi, le président du MSP, mouvement dont il s'est détaché, qui vient de signifier sa disponibilité à collaborer avec le président de la République élu le 12 décembre dernier. «Nous n'avons discuté avec personne autour des priorités du futur exécutif, sa composante et encore moins concernant les portefeuilles ministériels qui reviendraient au parti», écrit sur sa page Facebook celui qui était arrivé second à l'issue de l'élection présidentielle du 12 décembre écoulé. Et d'ajouter que si ces conciliabules avaient eu lieu, il en aurait fait part publiquement, non sans préciser que le mot d'ordre de participation au prochain gouvernement relève des prérogatives du seul conseil consultatif national du mouvement. Et d'avancer, dans ce sens, un ensemble de préalables, dont «la valeur de la société algérienne» et son projet national inspiré de la déclaration du 1er novembre 1954, l'impérative généralisation de l'utilisation de la langue arabe qui doit, selon le mouvement islamiste, être dans le cadre d'une vision claire pour une solution et non pas de partage d'intérêts. Une participation qui, poursuit Bengrina, «doit accéder aux aspirations de la jeunesse du 22 février dans la construction d'une nouvelle Algérie, loin des anciennes pratiques». Le prochain gouvernement doit, poursuit le leader islamiste, «inclure parmi ses priorités, l'adoption d'un projet économique et social ambitieux et participatif à même de consacrer l'aisance et le confort de la société et susciter l'espoir parmi les jeunes chômeurs quant à accéder à une vie décente. Aussi, Bengrina estime que le prochain exécutif se doit de défendre la souveraineté nationale de toute velléité d'intrusion et de protéger les institutions de l'Etat en charge de la sauvegarde de l'indépendance de la décision nationale». Autant de préalables que le président du mouvement el Binaa estime qu'ils ne peuvent se concrétiser sans un «dialogue global, non exclusif, transparent et souverain qui consacrera ce qui reste des revendications du mouvement populaire, en conformité avec la plate-forme de Aïn-Bénian, qu'il qualifie de plus grande plateforme du Hirak de par sa globalité et sa diversité». M. K.