Le Comité international olympique (CIO) a rappelé vendredi que toute manifestation politique de la part des athlètes était bannie durant les Jeux olympiques et a précisé les conditions d'application de la règle 50 de la Charte olympique, à six mois de Tokyo-2020. «Les Jeux olympiques ont toujours été une plateforme pour les athlètes et leurs performances sportives. Mais les JO ne sont pas et ne devront jamais être une plateforme de revendications politiques ou de tout discours de division », a déclaré le président du CIO, Thomas Bach, à l'ouverture de la 135e session du CIO à Lausanne. Dans ce contexte, M. Bach a souligné «l'importance » d'une série de directives récemment adoptées et destinées à «clarifier » les interdits et les sanctions en cas d'infraction au principe de neutralité. Il reste ainsi interdit aux sportifs participant aux JO de manifester une expression politique «sur le terrain de compétition, au Village olympique, pendant les cérémonies d'ouverture ou de clôture ou sur un podium», en mettant par exemple un genou à terre pendant l'hymne national. «Nous avions besoin de clarté et les athlètes voulaient que les règles soient claires», a expliqué jeudi l'ancienne nageuse Kirsty Coventry, présidente de la commission des athlètes du CIO. Le CIO a toujours interdit toute manifestation politique durant les JO. L'un des gestes les plus célèbres est le poing ganté de noir et brandi par les athlètes américains Tommie Smith, champion olympique du 200 m, et John Carlos, médaillé de bronze, sur le podium aux JO de Mexico-1968, pour protester contre les discriminations dont les noirs étaient victimes aux Etats-Unis. Les deux athlètes avaient été suspendus par le CIO et bannis du Village olympique. Les directives rendues publiques jeudi permettent cependant aux sportifs d'exprimer leur opinion «dans le respect de la législation locale pendant les conférences de presse et interviews, en zone mixte et au centre de presse». Ils peuvent le faire «dans les médias traditionnels et sur d'autres plateformes», comme les médias sociaux, précise le texte. Ces règles s'appliquent également aux «entraîneurs, coaches et officiels ». En cas d'infraction à la règle 50 de la Charte olympique, les protestataires s'exposent à des sanctions «du CIO, de leur fédération internationale et de leur comité national olympique».