Bien que se considérant toujours comme un parti de l'opposition, le Mouvement de la société pour la paix (MSP ) de Abderrezak Makri se montre tout de même optimiste quant à un changement positif à venir. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Après s'être montré plutôt favorable à l'entame d'un dialogue avec Abdelmadjid Tebboune, le chef du Mouvement pour la société et la paix (MSP) Abderrezak Makri affirme : «L'Algérie entre dans une nouvelle ère politique». S'exprimant hier samedi, lors d'un point presse animé en marge de la dernière réunion sanctionnant les travaux de la rencontre nationale annuelle de ses structures, ce dernier considère qu'un nouveau chapitre est ouvert. Et ce, peu importe les divergences d'opinions que l'on puisse avoir sur la question. Toutefois, soutient-il, «le réel défi qui se pose au nouveau gouvernement est la concrétisation des réformes entonnées, sur le terrain». Il suggère, à ce titre, «de redéfinir qui sont les vraies victimes des pratiques de la issaba». Faisant bien sûr allusion à son parti, Abderrezak Makri a dénoncé «l'exclusion» dont ont fait l'objet plusieurs partis de l'opposition dont celui qu'il représente aujourd'hui. S'étalant davantage sur ce point, il tient à rappeler que depuis sa naissance, «le MSP n'a cessé de subir une totale marginalisation quant à la prise de décisions liées à l'avenir du pays». Il a en outre rappelé que la fraude à outrance a particulièrement desservi le MSP depuis sa naissance, et que les choses n'ont à ce jour connues aucune amélioration. «Le parcours politique du MSP a rimé depuis 20 ans avec injustice». Abderrezak Makri affirme, par conséquent, que la volonté de passer le cap et d'aller vers une nouvelle étape ne se traduira que par la capacité du gouvernement à rompre définitivement avec des pratiques «de l'ancien régime». Par ces déclarations, on conviendra que Abderrezak Makri réitère sa volonté d'aller vers une logique de dialogue et de concertation entre toutes les composantes de la société. D'un autre côté, cela ne l'a pas empêché d'émettre quelques réserves sur la finalité de l'engagement de Abdelmadjid Tebboune à ouvrir un champ politique, sans aucune exclusion. Car dit-il «les engagements d'un président ne se mesurent pas à une liste de dispositions écrites sur une feuille de papier». Abderrezak Makri insiste particulièrement sur le fait que le nouveau gouvernement ne peut mener ces réformes à bien que s'il instaure un climat propice à la démocratie. «Le changement réel sera constaté et salué le jour où on entendra parler d'une presse libre et d'une justice libre», avance-t-il en ajoutant que les «coups de téléphone» ne doivent plus être d'usage dans le fonctionnement de la presse ou d'autres secteurs. Il émet également son souhait à ce que la société civile ne dépende plus de telle ou telle subvention étatique pour exister. Selon le président du MSP, «c'est seulement comme cela que le changement à grande échelle surviendra». En ce qui concerne l'évolution des choses et la suite des événements, Abderrezak Makri se montre optimiste, mais dit ne pas être en mesure de se prononcer ou de rendre un jugement hâtif sur cette question. Ce qui est sûr, c'est que les jours qui ont suivi l'élection de Abdelmadjid Tebboune à la date du 12 décembre 2019, le MSP s'est dit prédisposé à être partie prenante d'un dialogue national permettant éventuellement de déboucher sur «un Etat de droit». Même si, rappelons-le, le porte-parole de ce même parti avait choisi de boycotter la tenue de cette élection présidentielle, estimant que les conditions n'étaient pas réunies pour. M. Z.