Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a changé de président, mais pas de ligne. Le parti qui vient de rassembler les enfants de «l'école de cheikh Mahfoud Nahnah» continuera de se battre dans l'opposition. Le nouveau président du MSP a expliqué que du moment que son parti n'a pas intégré le gouvernement post-législatives, sa place est naturellement dans l'opposition. «Il est tout à fait normal que lorsque vous ne faites pas partie du gouvernement, vous soyez dans l'opposition», a déclaré Abdelmadjid Menasra, qui animait hier une conférence de presse, la première en tant que président du MSP. Menasra, qui a succédé le 22 juillet dernier à Abderrezak Makri, au terme d'un congrès extraordinaire réunificateur dans le cadre du projet d'union MSP-FC, affiche donc la couleur dès sa prise de fonctions. Il n'y aura aucun changement dans la ligne directrice empruntée par le parti depuis qu'il a quitté le gouvernement en 2012. D'ailleurs, l'ancien président du Front du changement (FC) dissous est on ne peut plus clair sur le rôle que doivent jouer les députés du MSP au sein de la chambre basse du Parlement. «Nous aurons à jouer pleinement notre rôle d'opposition à l'APN dans le cadre des principes consacrés par la nouvelle Constitution», a-t-il soutenu. Il faut dire que la question autour de la conduite qu'allait adopter le MSP sous la présidence de Menasra revenait avec insistance, d'autant qu'il est un secret de polichinelle que l'homme appartient à l'aile centriste de ce courant. Lors des dernières consultations pour la formation d'un nouveau gouvernement, et suite à l'offre du pouvoir, il n'avait pas hésité à se déclarer «en faveur du retour». Plus encore, le Conseil consultatif de son ancien parti (FC) avait même voté pour la participation. Mais Menasra, constatant que le MSP version Abderrezak Makri allait dire «non» à l'offre du président Abdelaziz Bouteflika, a fini par expliquer «avoir préféré l'union à la participation». Une concession qu'il a refusé de reconnaître hier, estimant que «l'union n'a pas été réalisée sur des concessions ni sous la menace de l'épée, mais sur la base du consensus et du débat». Abdelmadjid Menasra a, par ailleurs, détaillé les axes prioritaires de sa présidence. Objectif principal : sortir vainqueur des prochaines élections locales. Il s'agit de la seule échéance qu'il sera appelé à affronter d'ailleurs durant son règne de six mois. Pour ce, le nouveau président du MSP compte renforcer la présence du parti «en élargissant au maximum le nombre de listes de candidature, en attirant les compétences et en continuant de se battre contre la fraude». Outre les élections, Menasra s'est fixé trois autres priorités, à savoir «la consécration de l'union au sein de la base militante à travers les wilayas et les communes, garder les portes ouvertes à tous les enfants de l'école Nahnah pour rejoindre les rangs et enfin une présence digne de la place du parti sur la scène politique et à travers le travail d'opposition à l'APN. Se félicitant de cette union, Menasra a expliqué que c'est «le fruit d'un long processus qui remonte au 26 mars 2013, ponctué par un large débat au niveau des instances des deux partis et de leurs bases». Pour l'avenir, «il n'y aura pas de dissidence», a promis celui qui a quitté le navire en 2009. Analysant le contexte actuel du pays, le chef du MSP critiquera «une situation fragile, une économie faible et un climat social inquiétant où il y a absence de tout dialogue». Raison pour laquelle il met en garde contre «une rentrée sociale explosive».