La question de la libération des détenus du mouvement populaire continue de marquer les manifestations de vendredi et de mardi. Elle est en tête des revendications du mouvement et des mesures d'apaisement réclamées par des acteurs politiques. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Dans la nuit d'avant-hier lundi, un climat inhabituel régnait devant la prison de Remchi, à Tlemcen. Une foule nombreuse était venue attendre la sortie de quatre détenus du mouvement populaire, incarcérés au début de la campagne électorale pour l'élection présidentielle du 12 décembre, après une manifestation contre un meeting d'Ali Benflis, et relaxés dans la matinée par la cour de cette ville de l'ouest du pays. Constituée de citoyens engagés dans le mouvement populaire, des amis et des membres des familles des détenus, la foule a improvisé une manifestation durant laquelle les slogans du Hirak ont été scandés durant toute la soirée. Ils ont réservé un accueil chaleureux et émouvant aux quatre détenus qui ont quitté la prison, en lançant des slogans à leur honneur. «Algérie libre et démocratique», ont-ils lancé en rendant hommage aux détenus avec le chant « Les détenus, bravo à vous, l'Algérie est fière de vous !». Les manifestants de cette nuit particulière à Tlemcen ont fait le serment de poursuivre le mouvement jusqu'au départ du système, et l'édification d'un véritable Etat civil et de droit, appelant à la libération des autres détenus du mouvement, notamment l'étudiante à l'Université de Tlemcen, Nour Elhouda Oggadi. Le matin de la même journée, la cour de Tlemcen a relaxé les quatre détenus : Isehaq Ghoumari, Smaïl Riyahi, Sid Ahmed Medeledj et Sid Ahmed Ben Sahla, qui étaient condamnés à 18 mois de prison ferme. Elle a également relaxé, selon le Comité national pour la libération des détenus, 14 autres personnes condamnées à 2 mois de prison avec sursis le 18 novembre dernier. Avec la libération des quatre détenus, la wilaya de Tlemcen compte encore désormais six détenus encore en prison. D'autres scènes de joie ont été enregistrées, hier matin, à Tamanrasset où trois détenus du Hirak ont retrouvé la liberté, après avoir purgé une peine de trois mois de prison ferme. Il s'agit, selon le même comité, de M'hamed Boukhari, Dahmane Zenani et Yacine Benmansour. Par ailleurs, l'étudiant Mohamed Amine Ben Alia, incarcéré à Biskra, et qui est en grève de la faim depuis le 8 janvier, a été évacué à l'hôpital de la ville, a annoncé la même source en citant le frère du détenu. «Le jeune Mohamed Amine refuse de mettre fin à sa grève de la faim et décide d'aller jusqu'au 19 janvier, jour de son procès», précise la même source. Un autre détenu arrêté le soir du 12 décembre à Alger, Bilal Haniche, a été relaxé par le tribunal de Sidi-M'hamed (Alger) après le renvoi du procès lundi dernier, et a été libéré hier. Par ailleurs, le procès des 11 activistes d'Aïn-Témouchent est renvoyé au 10 février prochain. A souligner ,enfin, que la chambre d'accusation du tribunal de Sidi-M'hamed examinera, aujourd'hui mercredi, le recours pour la mise en liberté provisoire du président de l'association RAJ, Abdelouahab Fersaoui. Les autres membres de cette association qui étaient incarcérés à la prison d'El-Harrach, ont déjà retrouvé la liberté. K. A.