Après l'installation du nouveau gouvernement, les acteurs de la société civile se bousculent pour faire part de leurs recommandations. Dans ce sillage, l'Association pour la protection et l'orientation du consommateur et de l'environnement (Apoce) appelle, pour sa part, dès maintenant, à enclencher un «plan d'extrême urgence» pour s'attaquer aux gros dossiers liés au consommateur et à son environnement. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Invité, hier mercredi, au forum d'El Moudjahid, Mustapha Zebdi, président de cette organisation, a affirmé que « près de 50 dossiers sensibles attendent d'être pris concrètement en charge ». Par conséquent, « il n'y a plus de temps à perdre ». Il a, en outre, souligné la nécessité de « remettre au centre du débat » les questions touchant de près ou de loin au bien-être des « citoyens algériens ». De son côté, dit-il, le travail a déjà été entamé. « Nous avons pris attache avec le ministre du Commerce et lui avons soumis nos propositions les plus pertinentes », a-t-il indiqué. Le porte-parole de l'Apoce a, par ailleurs, brièvement énuméré certains des dangers qui menacent les consommateurs, en attirant particulièrement l'attention sur les préjudices causés par le e-commerce (achat en ligne), qui « ne cesse de faire des ravages ». Et de citer comme exemple des cas extrêmes de personnes qui se procurent des médicaments (corticoïdes) via Facebook et dont les conséquences se sont révélées néfastes pour leur santé. « Nous avons reçu des centaines de requêtes à ce propos. D'où l'importance de circonscrire les dangers de ce phénomène», affirme-t-il. Mustapha Zebdi s'est encore attelé à présenter les grandes lignes de sa liste de propositions, tout en spécifiant les secteurs concernés. Dans ce sens, il dira que le département du commerce compte à lui seul 20 dossiers d'une extrême sensibilité qui nécessitent un traitement rapide et urgent. Il relève à titre d'exemple le manque de marchés de proximité. Tout en soulignant qu'il attend beaucoup de leur part, Mustapha Zebdi appelle les nouveaux représentants de ce ministère à faire un réel travail pour « sauver le pouvoir d'achat des citoyens ». Il suggère, de ce fait, de limiter la marge bénéficiaire des producteurs, de sorte à ce que le citoyen, au lieu d'y laisser des plumes, puisse lui aussi en sortir gagnant. Dans le même registre, il propose de réviser de fond en comble et la composante et les prérogatives du Conseil de la concurrence. Mustapha Zebdi va plus loin en formulant, au nom de son association, la demande d'ouvrir une enquête sur tous les dossiers que le conseil en question a eu à traiter par le passé. L'intervenant a, par ailleurs, appelé à rediscuter de la question de l'importation des véhicules de moins de trois ans. Car l'industrie automobile ne s'arrête pas seulement , dit-il, « dans le fait d'importer des véhicules d'occasion ». Le président de l'Apoce soulève, toutefois, que le traitement de ces dossiers d'urgence ne relève pas que de ce seul ministère et que cela dépend de la nature de chaque problème rencontré par le consommateur au quotidien. Ce dernier considère d'ailleurs que l'absence de coordination entre les différents ministères a été à « l'origine du mal de tous les secteurs d'activités ». Pour réparer les dégâts, Mustapha Zebdi juge judicieux de commencer par « un assainissement au sein des administrations ». Car, d'après lui, « beaucoup de personnes ne sont pas à leur place ». M. Z.