La création exclusive d'un ministère délégué à l'Industrie pharmaceutique s'inscrit en droite ligne de la volonté de booster la production nationale et développer encore ce secteur porteur, surtout que l'industrie pharmaceutique a franchi «un grand pas», en assurant la couverture de 50% des besoins nationaux en médicaments, selon le président de l'Unop, Abdelouahab Kerrar. Invité, hier, mercredi, à l'émission « L'invité de la rédaction » de la Chaîne 3, le président de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie s'est montré rassurant et optimiste, en affirmant que l'industrie pharmaceutique algérienne possède les capacités propres pour tenter l'exportation, devenue une nécessité, selon les estimations de M. Kerrar, en s'appuyant sur « un nombre important d'unités de production, dotées d'un excellent savoir-faire et fonctionnant en deçà de leurs capacités». Avançant qu'au dernier mois de novembre 2019, elle a contribué à faire chuter la facture d'importation de médicaments à 1 milliard de dollars, contre 2,2 milliards lors de l'année 2004. Lors de son intervention, M. Kerrar a mis l'accent sur les différents atouts de cette industrie qui s'est développée malgré le contexte politique et économique du pays en précisant que « la production a atteint un grand nombre de produits de soins» et que « cette industrie a également contribué à abaisser leur coût et à assurer l'accessibilité des malades à des traitements innovants ». Quant aux carences relevées en matière de disponibilité de certains médicaments, le président de l'Unop a expliqué que cette situation est due essentiellement aux cafouillages qui règnent au niveau du secteur, en donnant un exemple sur « l'absence de statistiques fiables, précisant les besoins destinés à des thérapies particulières ». L'occasion a été propice pour l'invité de la radio pour évoquer la tenue de la troisième édition des Journées de l'industrie pharmaceutique algérienne (JIPA), les 29 et 30 janvier au Centre international des conférences d'Alger. Cette édition rassemblera « l'ensemble des acteurs concernés, entreprises, administrations, universitaires et autres spécialistes, autour d'un débat professionnel centré sur les voies et moyens de poursuivre et d'approfondir le processus de développement de cette filière industrielle sensible ». Selon le Dr Abdelouahab Kerrar, les invités de cette édition vont s'étaler sur « des questions liées aux contraintes que les acteurs du secteur rencontrent », qu'elles soient de nature « économique, technique ou réglementaire, de même qu'ils s'efforceront de dessiner les perspectives et les opportunités qui s'ouvrent à leur activité ». Abordant la question de l'Agence du médicament, l'invité de la radio a plaidé pour une agence « forte » qui reflète la qualité du médicament produit localement. Toutefois, il s'inquiète que des producteurs de soins soient confrontés à des difficultés financières, parce que, explique-t-il, ils ont fait des investissements importants et, qu'en retour, ils n'arrivent pas à faire homologuer leurs produits. Il y a 20 membres de l'Unop qui ont environ 300 médicaments « en souffrance » d'enregistrement. Par la même occasion, il s'insurge « que des programmes aient été lancés pour importer ces mêmes médicaments produits localement». Ilhem Tir