Alors que la population s'apprêtait à sortir, ce vendredi, à travers le territoire national pour la 49e silmia, Abderezak Makri, le président du MSP, a choisi la ville balnéaire d'El Marsa, à l'est d'Alger, pour présider les travaux de la 4e session ordinaire du Madjliss echoura de son parti. Cette session a inscrit plusieurs points à son ordre du jour. A l'ouverture des travaux, le chef du MSP a fait une longue intervention. D'emblée, il positionne son parti en acteur important du Hirak. De ce fait, il fait le bilan de ce qu'a accompli, selon lui, le Mouvement citoyen du 22 février. Il a rappelé, cependant, qu'il est temps de marquer un arrêt pour voir ce qui a été réalisé, et ce qui n'a pas été réalisé et ce qui reste à réaliser. En résumé, il affirmera que le Hirak «a annulé le 5e mandat, il a dénoncé la corruption et réaffirmé et consolidé l'identité du peuple algérien. Il y aura un Hirak 2 pour l'application des revendications. Notre engagement est le militantisme de tous les jours de la semaine, du mois et de l'année.» Makri revient par la suite, un peu plus longuement sur l'identité nationale. La révolution du 22 février a tranché sur le problème de notre identité puisque le peuple algérien a défilé avec la seule bannière nationale. Notre identité est un ensemble d'acquis et de repaires culturels, historiques et linguistiques» dira-t-il. Néanmoins, il n'a pas manqué de vilipender, sans les citer, les défenseurs de l'amazighité, qui, selon lui, font le jeu de la Issaba (la bande) pour « nous diviser au lieu de nous unir pour la défense de nos droits à la citoyenneté. Nous ne devons pas tomber dans le jeu des querelles tribales ou régionales. Notre salut est dans l'islam !» s'exclamera-t-il. Pour lui, il n'y a qu'une seule identité, celle cimentée par l'islam. Pour ce faire, il a cité plusieurs sourate du Coran comme arguments. Passant au volet de l'histoire de la Guerre de libération, il se dit novembriste mais fustige ceux qui remettent en cause le Congrès de la Soummam. « Nous ne devons pas tomber dans le piège des divergences et des contradictions que nous ont laissées les responsables de la Révolution. Il n'y a aucune contradiction entre Novembre et la Soummam. » Pour revenir à l'actualité quotidienne du Hirak, Makri n'a soufflé mot sur la répression qui s'abat chaque vendredi sur les marcheurs qui envahissent les rues du pays comme il a complètement ignoré, dans son intervention, le sort des détenus d'opinion. Par contre, il était plein d'enthousiasme lorsqu'il a abordé les prochaines élections législatives n'hésitant pas à dévoiler quelques facettes de sa stratégie pour arracher le plus grand nombre de sièges et, pourquoi pas, acquérir la majorité au prochain Parlement et gouverner. A ce sujet, il met en garde le pouvoir contre une quelconque velléité de fraude. Et de lancer : «Les prochaines élections seront un tournant décisif pour le pays car elles nous dévoileront la justesse des prochaines réformes et la sincérité du pouvoir quant aux changements promis. Notre pays ne supportera plus une autre trahison.» Concernant le dialogue initié par le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, Makri a affirmé qu'il y participera sans aucun préalable. Abachi L.