«Désormais, on va se tourner vers le championnat où l'on a plus de chances de réussir quelque chose en fin de saison». C'est Billel Dziri, l'entraîneur des Rouge et Noir qui lâche sa vérité quelques minutes après l'officialisation de la fin des espoirs de son équipe, l'USMA, en Ligue des champions d'Afrique. Photo : DR Le club de Soustara est éliminé de la LDC avant même d'engranger son sixième match en phase des poules. Vendredi soir, à Casablanca, les Algérois ont perdu. Et sèchement perdu. Le WA Casablanca, leur adversaire de cette soirée cauchemardesque, n'a pas attendu longtemps pour faire admettre à Zemmamouche et ses jeunes équipiers que la Ligue des champions est une «guerre» pour laquelle il faut s'armer. Lourdement. En une mi-temps, les gars de Soustara ont compris qu'ils n'ont plus d'avenir dans cette épreuve continentale qu'ils avaient pourtant entamée sur les chapeaux de roues. Les difficultés liées aux finances mais surtout aux aspects de la gestion au sein du club de la capitale ont pesé. Malgré le bon vouloir de Dziri et de son staff et la volonté décuplée des joueurs privés de leurs salaires depuis plusieurs mois. La seule expérience, qui manquait à quelques éléments de la composante humaine de l'USMA, ne pouvait, seule, expliquer le désarroi des Usmistes. Tellement les différences avec les concurrents du groupe C (WAC, Mamelodi Sundowns et même Petro Luanda) étaient fulgurantes. Sur un plan technique, l'USMA n'avait rien à envier, d'un point de vue humain du moins, aux trois équipes qu'elle a eu à affronter dans cette phase de poules. Mieux, durant certaines confrontations, les camarades de Koudri paraissaient meilleurs que leurs vis-à-vis. Un brin de réussite a trahi les jeunes attaquants unionistes (Mahious et Benchaâ notamment) mais également des éléments plus chevronnés (penalty manqué par Meftah à Pretoria contre Sundowns) et a fait perdre à l'équipe algérienne quelques points qui pouvaient être utiles lors du décompte final. Ceci sans omettre les erreurs individuelles (passe de Kheïraoui à l'attaquant sud-africain Hlompho Kekana qui inscrira le but de la victoire à Blida) et les fautes de placement (égalisation de l'attaquant du WAC, Aouk, à l'ultime minute du match «aller»). En cinq sorties durant cette phase de poules, les coéquipiers de Benkhelifa n'ont pas été ridicules. Offensivement timides (4 buts inscrits), les poulains de Dziri ont fourni un travail défensif loin d'être acceptable (8 réalisations), la plupart des banderilles encaissées par les gardiens unionistes (4 matchs pour Zemmamouche et 1 pour Mansouri) l'ont été soit aux extrémités de chaque rencontre (2 lors de la première demiheure, 2 avant la pause-citron et 4 dans la dernière demi-heure). Le manque de concentration, induit par l'inexpérience d'une majeure partie de l'effectif utilisé n'est pas étranger à cet état de fait. Faut-il, enfin, occulter cette stabilité écornée par la multiplication des matchs et des longs déplacements laquelle a poussé Dziri à faire jouer 22 joueurs de son effectif (seuls Sifour, Benchikhoune et Tiboutine n'ont pas été utilisés) qualifié par la CAF durant les cinq matchs de la phase des poules ? Or, pour mieux gérer une compétition de l'envergure de la LDC, quoi de mieux que de compter sur une équipe type en sus de quelques appoints dont l'incorporation en cours de match donne souvent le plus escompté. Dziri n'a pu avoir cette opportunité, lui qui a dû plutôt faire dans la gestion des ressources afin d'éviter les graves blessures. Faudrait-il parler de la mauvaise organisation qui a présidé à chaque déplacement de l'équipe en terre africaine ? La délégation de l'USMA s'est rendue en Afrique du Sud en deux vagues faute de places dans l'avion et a rallié le Maroc sans un de ses joueurs (Ellafi) à cause d'un problème banal de visa d'entrée. De quoi accorder des circonstances atténuantes à une équipe qui, et cela beaucoup semblent l'avoir oublié, avait menacé de ne pas poursuivre l'aventure africaine dès lors que la direction actuelle ne pouvait réunir le minimum garanti pour apprivoiser un géant aux pieds d'argile. M. B.