Les forces du Pacte de l'alternative démocratique (PAD) ont salué, hier, une «victoire populaire éclatante» du hirak qui a rejeté massivement «la mascarade électorale» du 12 décembre, tout en réitérant leur exigence d'une «véritable transition démocratique». «Le peuple algérien a mis en échec la mascarade électorale du 12 décembre 2019 avec un taux de rejet sans précédent jamais observé de plus de 90%. Cette victoire populaire éclatante a été rehaussée par une mobilisation millionnaire historique durant les journées des 10-11-12 et 13 décembre sur tout le territoire national. Elle dément les résultats de ce énième hold-up contre la volonté populaire et les aspirations légitimes du mouvement révolutionnaire», ont souligné les forces du PAD dans une déclaration rendue publique, au lendemain d'un scrutin marqué par une abstention record et qui s'est déroulé dans un contexte de contestation massive. «Ce coup de force du pouvoir de fait a été soutenu par une répression ciblée et massive à travers tout le pays et plus particulièrement dans les villes de Kabylie, de l'Oranie et à Annaba», ont estimé les forces du PAD, composées de partis de l'opposition (FFS, RCD, PT, PST, MDS, UCP), de la Laddh et de plusieurs personnalités politiques, d'universitaires, etc. Evoquant une situation «inadmissible», les forces du PAD ont dénoncé «vigoureusement cette escalade répressive et mettent en garde les tenants du pouvoir de fait autoritaire sur les conséquences gravissimes et irréversibles qu'entraînera l'usage de la répression contre le mouvement populaire révolutionnaire et pacifique». Elles considèrent que «la situation induite par le fait accompli institutionnel ne change fondamentalement rien au déni de souveraineté et à ses conséquences inacceptables subies par les Algériennes et les Algériens». Pour les partis du PAD, «la volonté de restaurer le système autoritaire est flagrante, la liste des arrestations, inculpations arbitraires et détenus politiques et d'opinion ne cesse de s'allonger, les entraves aux libertés et droits fondamentaux persistent et confinent à un état d'urgence de fait, le champ médiatique reste interdit à toute expression contraire aux intérêts des tenants du système autoritaire», lit-on dans le communiqué. A ce titre, les forces du PAD exigent «que cesse immédiatement toute forme de répression, que soient libérés tous les détenus politiques et d'opinion et que soient levées toutes les entraves à l'exercice effectif des libertés démocratiques et de l'activité politique». Les forces du Pacte de l'alternative démocratique ont réaffirmé «que seuls une véritable transition démocratique et un processus constituant souverain, qui pourraient être discutés dans la transparence dans une conférence nationale indépendante du système actuel, composée de participants du mouvement révolutionnaire et débouchant sur le départ du système, constituent un moyen permettant au peuple algérien de se réapproprier sa souveraineté pleine et entière.» Enfin, les formations regroupées au sein du PAD «appellent les Algériennes et les Algériens à continuer à résister pacifiquement contre la dictature en déjouant tous les stratagèmes de divisions et de manipulations».