En s'installant dans la durée, la crise que vit actuellement le secteur automobile en Algérie a engendré des dégâts collatéraux qui pénalisent en premier lieu le client. Il en est ainsi du service après-vente et de la qualité des prestations que sont censés assurer les concessionnaires et non moins assembleurs de véhicules. Dans ces mêmes colonnes, nous n'avons cessé de tirer la sonnette d'alarme sur cette grave méprise à l'égard de l'automobiliste algérien. Celui-ci découvre, à ses dépens, le désengagement presque total de ces représentants de marques prestigieuses d'une mission cardinale, en l'occurrence l'après-vente, alors que leur responsabilité est contractuellement engagée. Et même en déboursant presque le double du prix du véhicule, le client se retrouve rapidement auprès de certains concessionnaires face à des situations pour le moins déroutantes. Dès la première opération de maintenance ou de contrôle, on lui annonce l'indisponibilité d'éléments aussi importants, compte tenu des conditions de roulage locales, comme les filtres d'huile, d'air ou de carburant. La situation devient encore plus compliquée en cas de sinistre sur la voiture, nécessitant le remplacement de grosses pièces mécaniques ou de tôlerie. C'est alors un véritable parcours du combattant pour l'infortuné client, qui doit souvent se rabattre sur les revendeurs particuliers pour espérer une réparation de son véhicule. A l'évidence, on constate que les efforts de ces quelques opérateurs défaillants ont été consacrés durant ces trois dernières années à l'activité assemblage et vente de voitures en reléguant au second plan l'autre volet, pourtant tout aussi important de leur métier, à savoir la prise en charge obligatoire et immédiate des doléances de leurs clients et surtout la disponibilité de la pièce de rechange. Il y a même eu des cas où le concessionnaire recourrait à une opération de désossage en bonne et due forme d'un autre véhicule pour répondre à une pression de clients pistonnés. Pour les autres, il leur est tout simplement suggéré de s'adresser aux anciens représentants de ces marques pour une meilleure prise en charge. En plus de la défaillance avérée au niveau des succursales, on signale l'absence d'un réseau d'agents agréés à travers le pays ou l'inefficacité des rares structures disponibles. A contrario, on ne saurait ignorer le travail accompli par d'autres constructeurs représentés en filiale en Algérie et qui ont réussi à hisser la qualité de leurs prestations dans le service après-vente au niveau des standards internationaux pour le plus grand bien de leurs clients. Il est à espérer que les changements attendus et promis par le nouveau staff gouvernemental pourraient réhabiliter le client algérien dans ses droits et remettre le secteur sur les voies de la professionnalisation. B. B.