Le cycle primaire est toujours perturbé par la grève des enseignants. Les réunions bilatérales prévues avec les syndicats autonomes ne sont toujours pas entamées. La fiche de l'évaluation scolaire qui doit entrer en vigueur cette année, en prévision de la réorganisation du bac en 2021, n'est pas à l'ordre du jour. Mohamed Ouadjaout, qui a été installé il y a presque un mois à la tête du ministère de l'Education nationale, n'a toujours pas réagi face aux problèmes qui secouent son secteur. Pourtant, son silence a laissé place à beaucoup d'intox. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les enseignants du primaire ont bouclé, hier mercredi, leur troisième jour de grève de la semaine. Un nouveau sondage sera lancé ce week-end pour décider de la prochaine étape de protestation, à partir de la semaine prochaine. Les appels à la radicalisation du mouvement se multiplient suite au silence de la tutelle. Dans certaines wilayas, les enseignants ont informé, par écrit, les directeurs des établissements de leur boycott, depuis lundi, des tâches dites non pédagogiques. Les enseignants refusent ainsi d'accompagner leurs élèves aux cantines ou de les surveiller pendant la récréation. Ils estiment que ces tâches ne font pas partie de leur mission pédagogique. Dans leur plateforme de revendications, ils demandent une prime de 20 000 dinars pour assurer ces deux tâches. Les écoles primaires ne sont certes pas paralysées, mais elles restent perturbées et les parents d'élèves sont inquiets du sort de l'année scolaire. Depuis sa nomination, début janvier dernier, à la tête du ministère de l'Education, Mohamed Ouadjaout n'a pas évoqué le problème de la grève du primaire, ni pris des mesures pour arrêter le mouvement. La seule déclaration officielle par rapport à ce mouvement a été faite par le président de la République. Les directeurs du cycle moyen rejoignent la scène de la protestation et comptent tenir un rassemblement le 4 février prochain devant l'annexe du ministère de l'Education. Ils contestent les dernières informations qui circulent concernant les augmentations de salaire. Pourtant, les acteurs du secteur ne savent pas encore s'il s'agit d'une information ou d'une intox. La tutelle n'a pas confirmé ni infirmé cette rumeur rapportée par des médias. Ouadjaout, qui a rencontré les syndicats autonomes, deux semaines après sa nomination, s'est engagé à fixer un calendrier de rencontres bilatérales pour se pencher sur les problèmes du secteur. Pourtant, depuis, c'est le silence radio. Le ministère de l'Education nationale s'est contenté de rendre public un communiqué pour annoncer qu'une commission a été installée afin de prendre en charge les préoccupations administratives et pédagogiques posées par les acteurs du secteur. « Ce mutisme est inacceptable », lance Boualem Amoura, secrétaire général du Satef. « Nous nous demandons tous où est le ministre de l'Education. Le secteur bouillonne, il y a de nombreux problèmes, et le ministre garde un silence assourdissant à un moment comme celui-là ! Nous ne l'avons même pas vu organiser des vidéo-conférences avec les directeurs de l'éducation pour donner des instructions, ou organiser des rencontres avec les syndicats. Qu'il nous donne au moins sa feuille de route et sa vision de l'école », a déclaré M. Amoura. Le syndicaliste rappelle également que la fiche d'évaluation continue pour les élèves de la deuxième année secondaire devrait être appliquée cette année, en prévision de la réorganisation de l'examen du bac, prévue pour 2021. Pourtant, aucune instruction n'a été donnée dans ce sens. Aucune solution, poursuit-il, n'a été encore trouvée au dossier des œuvres sociales, dont le mandat a expiré en décembre dernier. S. A.