Les écoles primaires ont été, une nouvelle fois, paralysées hier lundi, au premier jour de grève des enseignants. Le mouvement qui va se poursuivre aujourd'hui et demain a connu une large mobilisation. De son côté, le ministère de l'Education nationale assure que ce mouvement n'aura pas un impact sur les élèves. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Hier, au premier jour de la grève cyclique des enseignants du primaire, un rassemblement national a été tenu devant l'annexe du ministère de l'Education nationale à El-Annasser, à Alger. Leur slogan ? «Il n'y aura pas d'examens, tant qu'il n'y aura pas de solutions à nos revendications». Une option radicale que même les syndicats autonomes n'ont jamais adoptée lors de leurs différents mouvements de protestation. Cette menace a, cependant, créé la panique chez les parents d'élèves, puisque les examens du premier trimestre débutent cette semaine. Pour rassurer les parents d'élèves, le ministère de l'Education nationale a assuré que des mesures ont été prises pour éviter les conséquences de ce mouvement sur les élèves. Les examens du premier trimestre auront bel et bien lieu, assure-t-on. Pourtant, la tutelle n'a pas encore révélé sa stratégie. La coordination nationale des enseignants du primaire a annoncé que le ministère de l'Education nationale a fait appel aux inspecteurs de l'éducation pour préparer les sujets d'examens. Les élèves, souligne-t-on encore, seront surveillés par les directeurs des établissements ou intégrés au sein des classes qui ne sont pas concernées par ce mouvement. Le directeur des ressources humaines, qui a fait la tournée, dimanche, sur les plateaux des chaînes de télévision privées, en compagnie de l'inspecteur central, pour expliquer la position du ministère de l'Education, a affirmé que la tutelle n'a pas chargé les inspecteurs de cette tâche. Ce dernier a expliqué que les représentants des enseignants ont été reçus, jeudi, au ministère de l'Education nationale et ils ont eu, lors d'une réunion qui a duré 13 heures, toutes les explications nécessaires à leurs revendications. Certaines doléances, ont expliqué ces responsables, ont besoin de temps pour être concrétisées et d'autres sont « illégitimes ». C'est le cas de l'unification de la classification avec les cycles moyen et secondaire à l'échelle 12. D'ailleurs, le syndicat du Satef rejoint l'avis de la tutelle sur ce point et explique que cette revendication est «irréfléchie». «Il faut savoir que l'enseignant du primaire a un bac plus 3, celui du moyen un bac plus 4 et celui du secondaire un bac plus 5. Alors il n'est pas normal de demander l'unification de la classification à la même échelle d'autant que ces enseignants, lorsqu'ils ont déposé leur dossier pour enseigner au primaire, étaient au courant de la situation et ils l'ont acceptée», a expliqué Boualem Amoura, qui estime que les enseignants doivent, par contre, se battre pour la valorisation des diplômes. Les enseignants ont-ils le droit de refuser de préparer les fiches d'examens ? M. Amoura dit qu'il ne peut pas s'exprimer au nom des protestataires. Cependant, souligne-t-il, dans la loi, l'enseignant a l'obligation de préparer les examens. Les enseignants du primaire campent sur leur position et estiment que leurs revendications sont légitimes. Ils accusent le ministère de l'Education de vouloir retourner l'opinion publique contre eux. S. A.