En parallèle à l'alerte internationale lancée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) concernant la propagation de l'épidémie du coronavirus, apparue en Chine, l'Algérie, à l'image d'autres pays, met en place son propre système d'alerte et entend le renforcer davantage. L'opération de rapatriement des ressortissants algériens en Chine a commencé, avec l'arrivée de 36 étudiants algériens en provenance de Wuhan, foyer du virus. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Bien qu'officiellement aucun cas lié au coronavirus n'ait été signalé en Algérie, la vigilance reste néanmoins de mise afin de traiter au mieux cette urgence sanitaire à son niveau. Le docteur Djamel Fourar, directeur de la prévention et de la lutte contre les maladies transmissibles, a rassuré, hier dimanche, dans ce contexte, lors de son passage à la Radio Chaîne 3, que l'Algérie s'est dotée d'un système d'alerte «adapté» à la situation actuelle. «Le dispositif mis en place comprend la mobilisation de tous les professionnels de la santé», a-t-il indiqué. Celui-ci, ajoute-t-il, est renforcé à travers l'installation d'un système de veille et d'alerte au niveau des différents points d'entrée internationaux, notamment l'aéroport Houari-Boumediène d'Alger, l'aéroport de Constantine et encore celui d'Oran. Il fait savoir encore que les professionnels de la santé se trouvant précisément sur ces lieux sont équipés de caméras thermiques et donc à l'affût de tout cas suspect. Le docteur Fourar relève également que le renforcement de ce dispositif cible de façon particulière les dessertes à haut risque, Pékin-Alger en l'occurrence, mais aussi les vols ayant fait escale à Dubaï, Doha, Istanbul, ainsi que ceux en provenance du Caire. A propos du rapatriement de 36 étudiants algériens de Wuhan, Djamel Fourar assure encore qu'une équipe médicale (deux médecins spécialistes en maladies infectieuses et un agent paramédical) veille à assister ces personnes tout le long du trajet, jusqu'à leur arrivée sur le sol algérien. Une fois sur place, « ils seront mis en observation pendant 14 jours, période d'incubation du virus. Bien sûr, durant la période de leur mise en quarantaine, « ils seront soumis à des contrôles réguliers et permanents », a-t-il fait savoir. L'intervenant tient, cependant, à souligner que ces 36 étudiants sont a priori tous sains et ne présentent aucun signe qui laisserait penser qu'ils sont atteints du coronavirus. Evidemment, et par mesure de précaution, ils seront mis en quarantaine pendant 14 jours. Le directeur de la prévention fait savoir que même avec un dispositif adéquat, personne ne peut affirmer que le virus ne touchera pas notre pays. Mesurant l'ampleur de ce phénomène, il précise que 26 pays ont détecté des cas de coronavirus importé. Par conséquent, «personne n'est à l'abri ». D'où la nécessité de prendre les dispositions nécessaires. A titre d'information, Djamel Fourar a signalé que pour l'heure, en Algérie, « la grippe saisonnière fait plus de dégâts, avec déjà cinq décès enregistrés » et ce, malgré le lancement d'une vaste campagne de sensibilisation, depuis le mois d'octobre dernier. Revenant sur les signes cliniques permettant de détecter la présence de germes en lien avec le coronavirus, Djamel Fourar a indiqué que les symptômes sont pratiquement les mêmes que ceux de la grippe saisonnière. «Nous ciblons dans la détection de cas suspects les personnes venant de zones à risques» et non toutes celles qui présentent des signes avant-coureurs d'une simple grippe, à savoir la toux, ou une montée de fièvre par exemple. Concernant le dispositif mis actuellement en place par l'Algérie pour faire face à ce nouveau cas d'épidémie dans le monde, le professeur explique que c'est exactement le même plan de prévention déjà suivi dans le passé, notamment lors de l'apparition de l'épidémie d'Ebola, du H1N1 et dernièrement, du choléra. « Les étapes à suivre sont les mêmes, à quelques détails près. Cela dépend des donnes de la nouvelle maladie », a-t-il enfin souligné. M. Z.