Le nouveau ministre des Ressources en eau est catégorique : la révision de la tarification de l'eau n'est pas du tout à l'ordre du jour. Pour lui, la priorité est d'améliorer le service afin d'assurer l'eau aux Algériens mais aussi de faire face aux changements climatiques. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - «Le jour où le citoyen aura un service de qualité et l'eau potable coulera chez lui, au quotidien sans interruption, ce jour-là, nous parlerons de tarification de l'eau qui est actuellement subventionnée par l'Etat. Aujourd'hui, notre priorité est d'améliorer le service et d'assurer un accès à l'eau potable au quotidien, à tous les Algériens», a expliqué le ministre du secteur, Arezki Berraki , jeudi dernier, lors d'une journée d'études sur le thème «L'eau dans la ville : les nouveaux défis du service public de l'eau», tenue au Centre international de conférences (CIC), à Alger. Le ministre des Ressources en eau assure, par ailleurs, que l'Algérie n'est pas dans une situation de stress hydrique mais préconise la vigilance puisque la pluviométrie est imprévisible. Se voulant plus rassurant, il précise que depuis les deux dernières décennies, les plus grandes quantités de pluviométrie sont enregistrées durant les mois de mars et avril. «Nous ne pouvons parler d'alerte ou de stress hydrique pour l'instant. Nous ne pouvons nous prononcer qu'à partir de mars et avril», note-t-il, avant de reconnaître que cette ressource est d'année en année touchée par la rareté. «Nous devons nous occuper de l'eau et la préserver», dit-il. Pour ce faire, il insiste, d'abord, sur la culture de l'eau et la sensibilisation aux conséquences du gaspillage de cette ressource. «Il faut que la valeur de l'eau fasse partie de notre quotidien. Nous pouvons avoir des alternatives à l'énergie mais nous ne pouvons pas remplacer l'eau», ajoute-t-il. Il évoque également l'effort à fournir en matière de technologies. Selon lui, plusieurs solutions passent par l'innovation technologique, d'où la nécessité de l'implication des chercheurs et de l'université. «Leur apport serait indispensable afin de réaliser ce pas d'amélioration pour une prise en charge efficace», dit-il. Arezki Berraki recommande, d'ailleurs, une gestion de la ville basée sur la technologie, notamment avec des villes qui ont connu un considérable développement et de nouvelles exigences. «Nos villes ne sont plus celles des années 1970. Elles ont connu des extensions, de grands développements, une urbanisation intense et une démographie grimpante alors que la ressource hydrique, elle, n'a pas tellement évolué et nous continuons à la gaspiller», précise-t-il. S'agissant des barrages, le ministre précise que leur taux de remplissage a dépassé 63%. Un taux qu'il qualifie de «convenable», permettant de passer une année moyenne. «Nous avons un programme pour assurer l'eau potable aux citoyens durant le mois de Ramadhan et cet été», précise-t-il. Quant à l'irrigation, il affirme que 63% de taux de remplissage des barrages est une quantité suffisante sachant que la plus grande quantité destinée à l'irrigation provient des eaux souterraines. «Près de 6 milliards de m3 d'eau sont annuellement puisés pour l'irrigation», ajoute-t-il. Rappelant que près de 50% de la superficie irriguée utilisent les techniques d'économie de l'eau, le premier responsable des ressources en eau a souligné la nécessité de la généralisation de ce système d'irrigation. «Il faut encourager les fellahs à aller vers les techniques de l'économie de l'eau afin d'éviter le gaspillage de cette ressource mais aussi pour augmenter la rentabilité agricole», dit-il encore. Ry. N.