Thème d'une brûlante actualité caractérisée par la forte prévalence de maladies chroniques non transmissibles à fort taux de morbidité, ou encore par la menace sanitaire que fait peser sur la population mondiale, l'épidémie du coronavirus, la prévention a été l'un des thèmes débattus durant la rencontre qui s'est tenue, dernièrement, à l'auditorium Rabah-Aïssat de l'APW. Organisée par Amejjay (le médecin RN tamazight), une association des médecins généralistes de la wilaya de Tizi Ouzou, cette rencontre scientifique, qui rentre dans le cadre du cycle de formation établi par cette société savante, se veut, à travers le choix de ce thème, une contribution à combler le déficit constaté dans le cycle de formation des médecins généralistes. Un cursus, constate-t-on, centré sur le tout curatif aux dépens de la dimension préventive qui est à la base de tout système de santé qui aspire à la performance. En Algérie, la prévention primaire est placée à la tête des objectifs de santé publique, rappellera le Dr Fourar, directeur de la prévention au ministère de la Santé (MSPRH), qui fera un exposé détaillé sur la stratégie nationale de prévention. Il restituera, dans cette optique, les enjeux de la démarche préventive dans la pratique médicale au sein des cabinets de médecine libérale, en insistant aussi sur les limites de cette stratégie qui se heurte à certains obstacles d'ordre organisationnel ou liés au profil de formation et à l'expérience du médecin généraliste privé. L'invité de l'association Amejjay insistera sur «le rôle pivot» dévolu par la loi au médecin généraliste dans la politique de prévention. « La loi santé reconnaît le médecin généraliste comme un acteur clé de la santé publique, en lui confiant de nouvelles missions d'organisation et de suivi préventif de ses patients», indiquera le directeur général de la prévention au MSPRH pour qui «l'insuffisance » de la pratique de la prévention en cabinet de médecin libéral est un fait. «Une insuffisance liée au manque de dialogue et d'implication des pouvoirs publics», expliquera l'orateur. Déplorant : «L'évolution du médecin généraliste privé vers une activité de prévention plus intense n'est pas acquise (...) elle se heurte d'abord à une formation et une culture tournée vers le curatif et le traitement des malades et moins vers une relation d'accompagnement des patients dans le domaine de la prévention.» Et de préconiser : «Face à ces enjeux et obstacles, la recherche de dispositifs favorables à une augmentation de la prévention s'impose.» La démarche, précise-t-il «requiert l'implication des pouvoirs publics et l'intégration du secteur privé dans l'organisation sanitaire (...) Il faut faciliter la participation de ce secteur à l'action de prévention». Pour le Dr Barchiche, l'un des animateurs de l'association Amejjay, la prévention commence dès les premiers moments de la conception, en considérant le concept des 1 000 jours qui commence dès le moment où la femme tombe enceinte jusqu'à l'âge de deux ans de l'enfant. «Il est scientifiquement prouvé que pour prévenir la survenue de maladies chroniques non transmissibles, il est important d'agir en amont de ces pathologies qui ont une origine comportementale, dira le praticien». «D'où l'importance qu'il y a à adopter une démarche préventive qui commence dès la période des 1 000 jours, phase durant laquelle l'enfant est vulnérable, donc déterminante pour son développement et de la santé de l'adulte qu'il deviendra. C'est pourquoi, il est nécessaire d'agir précocément en faveur de la santé de l'enfant, à travers des actions préventives pré et post-natales», insistera le Dr Barchiche. Ce qui justifie, précisera-t-il, le choix du deuxième axe thématique de la rencontre qui a porté sur la vaccination qui est un aspect lié à la problématique de la prévention. Le thème a été abordé dans des exposés ayant pour titre respectif : calendrier vaccinal, actualités et vaccinations : vraies et fausses indications. S. A. M.