La récupération des salles de cinéma sera-t-elle le premier pas vers la relance du secteur de l'audiovisuel en Algérie ? La production et la distribution dépendent de la disponibilité des salles de cinéma dignes de ce nom et bien équipées. En tout cas, des producteurs et des professionnels du cinéma ont appelé, dimanche à Alger, à la récupération des salles de cinéma par le ministère de la Culture. Ils ont également appelé l'Etat à s'occuper de l'exploitation des salles obscures et assurer la distribution des films, considérée comme le maillon faible de la production cinématographique. Plusieurs participants ont ainsi souligné la nécessité pour le ministère de la Culture de «récupérer les nombreuses salles de cinéma gérées par les collectivités locales et celles détournées de leur vocation» et de mettre en place un programme de distribution pour «aller vers le public» et pouvoir développer une industrie cinématographique «rentable». S'exprimant lors de la rencontre consultative sur la production et la distribution cinématographique, première du genre, organisée par le ministère de la Culture et présidée par le secrétaire d'Etat chargé de l'Industrie cinématographique, Bachir Youcef Sehairi, plusieurs producteurs ont également déploré une «absence totale de distribution et de promotion de la production algérienne». D'autres professionnels ont proposé différentes solutions au financement des films, regrettant au passage que «les avantages fiscaux et sociaux accordés par la loi» aux nouvelles entreprises de production et aux opérateurs économiques sponsorisant des œuvres «ne soient pas appliqués». Ces cinéastes ont également regretté «les procédures administratives et bureaucratiques lourdes obligatoires au processus de production à l'instar des autorisations de tournage», tout en demandant une «révision du statut administratif» de ces entreprises et le soutien des jeunes producteurs des villes de l'intérieur du pays. Lors de son allocution d'ouverture, le secrétaire d'Etat chargé de l'Industrie cinématographique Bachir Youcef Sehairi a déclaré qu'«il existe aujourd'hui une volonté politique de développer le cinéma, concrétisée par la création de ce secrétariat d'Etat». Il a également précisé que sa mission est notamment d'œuvrer à «trouver des solutions au problème de la récupération et de l'exploitation des salles de projection». Présents, eux aussi, à l'ouverture des travaux, le ministre de la Microentreprise, des start-up et de l'Economie de la connaissance, Yassine Djeridene, et le ministre délégué chargé des Incubateurs, Nassim Diafat, ont exprimé la volonté et la disposition de leurs départements respectifs de soutenir le développement du cinéma en Algérie proposant, entre autres, la possibilité de «créer des incubateurs spécialisés dans le cinéma si des besoins concrets sont exprimés». Cette première rencontre sur le septième art qui se déroule au Palais de la culture Moufdi-Zakaria d'Alger s'est cependant déroulée «en l'absence de grands noms du cinéma algérien», regrettent certains participants. Deux autres rencontres avec les techniciens du cinéma, les associations et les ciné-clubs sont programmées les 10 et 11 février 2020, toujours au Palais de la culture d'Alger. K. B.