Après une éclipse d'une année, le Festival international du Théâtre de Béjaïa (FITB) revient pour une dixième édition qui rendra particulièrement hommage à la militante Nabila Djahnine, victime de la barbarie islamiste le 15 février 1995, à l'âge 25 ans, à Tizi-Ouzou. Prévu initialement en octobre dernier, l'événement se tiendra finalement du 15 au 20 février prochains. Cette nouvelle édition sera néanmoins fortement allégée avec la participation uniquement de trois pays étrangers, à savoir le Sénégal, la Tunisie et la France. Les restrictions budgétaires imposées au festival et la disponibilité en cette période de l'année des compagnies théâtrales de certains pays qui ont renoncé suite a la décision de son report n'ont pas permis à ses organisateurs la programmation d'un nouveau rendez-vous mieux étoffé. Intervenant lors d'un point de presse au TR Béjaïa dans la journée de lundi, le commissaire du festival, Slimane Benaïssa, et son chargé à de la communication, Boualem Chouali, ainsi que le directeur de la culture, Omar Reghal, ont estimé que «l'important est de marquer le coup et d'être cette fois au rendez-vous pour le maintien du festival à Béjaïa». «Il faut dire que pour cette année, le festival a droit uniquement à 2,5 milliards de centimes. Malgré le peu de moyens, l'essentiel est de maintenir le festival mais continuer à se battre parallèlement pour avoir plus de moyens pour les prochaines éditions», a souligné Slimane Benaïssa. Le conférencier précise privilégier «la formation des artistes sur le festival-spectacle», tout en indiquant que le commissariat du festival ambitionne de créer des espaces d'échange entre les professionnels du théâtre et les dramaturges de tous les horizons. A ce sujet, Slimane Benaïssa annonce la présence, à Béjaïa, pour cette nouvelle édition, de cinq directeurs de théâtre africains pour créer des espaces d'échange entre artistes. Au programme de cette 10e édition du FITB cinq représentations théâtrales, à raison d'une pièce par jour avec également des master class. Il s'agit de deux représentations théâtrales du Sénégal et deux autres pièces théâtrales de la Tunisie et de la France avec aussi la participation de la troupe d'Oum El-Bouaghi avec une pièce en tamazight, programmée pour l'ouverture du festival dans la soirée de samedi. Quatre conteurs et conteuses dans les deux langues arabe et français, en l'occurrence Mahi Seddi, Aït Meddour Mounia, Mekahli et Bouamar Tayeb figurent au menu de l'édition placée sous le thème «la famille et l'enfance». Boualem Chouali insistera sur le choix du commissariat d'associer les établissements scolaires à ce rendez-vous mais aussi à l'animation des écoles à travers des conférences et des ateliers d'initiation au conte. La nouvelle édition du FITB rendra aussi honneur à l'inénarrable comédien Omar Guendouz, très connu dans tous les registres artistiques, théâtre, télévision et cinéma depuis des décennies. A. Kersani