La nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre hier : Laïd Benamor, président du groupe du même nom, et deux de ses frères sont désormais entre les mains de la justice. Le mis en cause a comparu avec ses deux frères et plusieurs personnes, une vingtaine, dit-on, au tribunal de Sidi-M'hamed. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Des informations émanant de sources concordantes ont également fait savoir que la fratrie Benamor fait l'objet de poursuites basées sur des chefs d'accusation lourds, ayant déjà conduit plusieurs hommes d'affaires en prison. La justice leur reproche, entre autres, d'avoir dilapidé des deniers publics, le blanchiment d'argent ainsi que d'avoir bénéficié d'indus avantages. Aucune donnée supplémentaire n'était disponible durant l'après-midi, mais l'on sait, en revanche, que d'anciens ministres se trouveraient, eux aussi, impliqués dans ce dossier. Il s'agirait des deux anciens chefs de gouvernement Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal. Alors que débutait l'instruction de cette nouvelle affaire, les deux ex-Premiers ministres se trouvaient, eux, à la cour d'Alger. Ils devaient comparaître durant leur procès en appel qui a été finalement reporté au 26 février prochain, à la demande de leurs avocats. Considéré comme étant l'une des plus grosses fortunes d'Algérie, Laïd Ben Amor fait partie des ces hommes d'affaires qui ont fait couler beaucoup d'encre au cours de ces derniers mois. Enormément de rumeurs, jamais confirmées, l'ont donné, tour à tour, en fuite à l'étranger après le déclenchement de l'opération anti-corruption, frappé d'ISTN (Interdiction de sortie du territoire national) ou refusant de répondre à des convocations émanant de la justice. Tous ces faits n'ont jamais été confirmés, ni démentis par une quelconque partie, mais des sources bien au fait du dossier indiquent, cependant, que Laïd Benamor faisait, depuis un long moment déjà, l'objet d'enquêtes menées par la gendarmerie de Bab J'did. Les recherches, confirme-t-on, se sont portées sur toutes ses activités en général et sur l'obtention de la minoterie de Corso à l'époque de Djamila Tamazirt, ancienne ministre de l'Industrie. Alors que cette dernière se trouvait en fonction, son département avait démenti (sur sa page Facebook) toute implication de l'ancienne ministre dans cette affaire. Quelques semaines après le départ du gouvernement Bédoui, elle avait, cependant, été convoquée par la brigade de gendarmerie de Bab J'did. Son audition a eu lieu le même jour que l'ancienne ministre des Télécommunications, Houda Feraoun. Selon certaines informations, Djamila Tamazirt a de nouveau été entendue il y a une semaine par les enquêteurs. Hier, et jusqu'en fin d'après-midi, aucune information en provenance du tribunal de Sidi-M'hamed n'était encore disponible. L'instruction du dossier risquait de durer encore de longues heures en raison du nombre de personnes convoquées et appelées à être auditionnées par le juge d'instruction. Il y avait aussi beaucoup de témoins, nous dit-on, près d'une dizaine enregistrés dans la liste des personnes devant être auditionnées par le juge d'instruction. Comme de coutume, le tribunal concerné devrait normalement procéder à la publication d'un communiqué dévoilant les dessous d'un gros dossier. A. C.