Deux procès très attendus s'ouvriront ce matin à Alger. Sellal, Ouyahia, deux ex-ministres de l'Industrie et des hommes d'affaires seront jugés en appel dans le dossier de l'automobile, tandis que Kamel Chikhi et six autres accusés, parmi lesquels des personnes ayant occupé d'importantes fonctions, comparaîtront pour répondre d'accusations liées à des faits ayant permis au principal concerné d'étendre ses affaires. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Ce dernier dossier avait été renvoyé une première fois pour absence des détenus. Pour des raisons inconnues, les accusés n'ont, en effet, pas été extraits de la prison de Koléa où ils sont incarcérés depuis juin 2018. Un ancien procureur de Boudouaou et son adjoint, l'ancien maire de Ben Aknoun, le fils de l'ex-wali de Relizane, l'ex-chauffeur de Abdelghani Hamel et le fils Tebboune devaient être jugés avec Kamel Chikhi. Dans l'ensemble, les mis en cause sont poursuivis pour avoir facilité l'obtention de permis de construire ou de terrains au principal accusé et d'avoir facilité ses déplacements lors de voyages dans le cas de l'ancien chauffeur de Hamel. Ce qu'il faut aussi savoir est que cette affaire a traîné pour des raisons d'ordre judiciaire. Un litige opposant le juge au ministère public représenté par la personne du procureur a occasionné deux renvois du dossier devant des instances spécialisées. La chambre d'accusation puis la Cour suprême en dernière instance ont débouté le ministère public qui voulait criminaliser les faits reprochés aux concernés. Le procès, qui se tiendra au tribunal de Sidi-M'hamed, devait apporter davantage d'éclaircissements sur le sujet. Au même moment, un autre procès tout aussi attendu s'ouvrira à la cour d'Alger, Annasser. Il y a quinze jours, le collectif de défense des deux anciens chefs de gouvernement, de deux ex-ministres de l'Industrie, Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda, et de concessionnaires automobiles ont demandé à la cour un report pour les besoins d'une démarche qui s'éclaircira aussi à partir d'aujourd'hui. Me Laïfa, avocat et frère d'Ouyahia, a déclaré à la presse que de nouveaux éléments allaient être apportés. Il avait fait savoir que cette période allait permettre de collecter de nouvelles données. Me Brahim Nouni à, quant à lui, évoqué des «surprises» qui seront révélées. Le procès pourrait durer plusieurs jours. En première instance, des peines de quinze et douze ans ont été prononcées à l'encontre d'Ouyahia et Sellal. Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda ont été condamnés à dix ans de prison et des peines allant de sept à trois ans ont été prononcées à l'encontre des hommes d'affaires qui ont comparu dans ce dossier. A. C.