Véritable coup de théâtre au FFS. Alors que les observateurs s'attendaient à la convocation d'une réunion extraordinaire du conseil national pour sceller la nouvelle union entre les deux parties en conflit, trois membres de l'instance présidentielle ont annoncé leur démission. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Retour à la case départ au plus vieux parti de l'opposition qui fait les frais de sa démarche qui s'est avérée non concluante, en confiant sa direction à une instance collégiale après le retrait de son chef historique, Hocine Aït Ahmed. Pour dépasser une crise sévère qui le foudroyait après son 5e congrès ordinaire du mois de mai 2013, et la division de ses rangs, le FFS avait organisé un congrès extraordinaire le 20 avril 2018. Ce congrès a finalement approfondi la division et le parti est contraint de convoquer un autre congrès extraordinaire pour ce mois d'avril 2020, dans l'espoir de mettre définitivement fin à sa crise. Jeudi soir, en effet, trois membres de l'instance présidentielle (IP) ont annoncé leur démission, surprenant y compris les membres de la direction. Il s'agit de Chioukh Sofiane, Meziani Brahim et Cherifi Mohand Amokrane, isolant ainsi le coordinateur de l'instance Ali Laskri. «Pour retrouver dans l'immédiat la stabilité et l'unité du parti garanties par l'IP, seule l'élection d'une nouvelle instance présidentielle permettra d'y parvenir, car la voie utilisant les structures actuelles pour organiser un conseil national puis un congrès national ordinaire est longue, et ne réunit pas les conditions de sa réussite, en l'absence d'un large consensus», expliquent les démissionnaires dans un communiqué. Cette démission entraîne la convocation obligatoire d'un congrès extraordinaire au mois d'avril prochain, conformément à l'article 48 des statuts, avec pour ordre du jour unique, l'élection d'une nouvelle instance présidentielle. «La date du congrès ainsi que ces démissions seront actées après aboutissement des démarches administratives relatives à la tenue du congrès dans les délais prévus», soulignent les démissionnaires ajoutant que le président de la commission de préparation du congrès national (CPCN) est instruit d'installer la CPCN dans les plus brefs délais, afin de mettre en place les modalités d'organisation de ce congrès selon les prérogatives qui lui sont dévolues par les statuts et le règlement intérieur du parti. La veille, l'instance présidentielle avait annoncé avoir pris connaissance du rapport de synthèse que lui a transmis le comité ad hoc au terme de sa mission de préparation d'un conseil national rassembleur. Elle a constaté que cette mission a permis de confirmer le souhait d'une large majorité des membres du conseil national et de la base militante de rassembler le parti en soulignant la nécessité et l'urgence de cette action. L'IP a affirmé qu'après évaluation de ce rapport et concertation de ses membres, elle prendra prochainement les décisions appropriées pour mettre fin aux dysfonctionnements du parti et assurer son rassemblement. Cette crise qui perdure marque l'échec de la démarche qui a voulu qu'après le retrait de Hocine Aït Ahmed, le parti soit géré par une instance collégiale. La situation a atteint un degré de pourrissement tel, que des affrontements ont eu lieu au siège national du parti entre les deux parties en conflit. K. A.