L'Association nationale des commerçants et artisans algériens (ANCA) a organisé, hier samedi, à la salle des conférences des Eucalyptus à Alger, une assemblée générale réunissant les mandataires en fruits et légumes des différentes wilayas du pays. Il a été question de faire le point sur les problèmes rencontrés par les opérateurs économiques du secteur du marché de gros. Ceux-ci ont été unanimes à exposer les mêmes préoccupations. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Selon le président de l'ANCA, qui a présidé la réunion, certains problèmes ont été recensés au terme des déclarations des commerçants. Il s'agit, avant tout, de déficience de la qualité des marchés de gros, gérés par les APC, où le manque de commodités, d'hygiène, de sécurité et l'anarchie ont été décriés. « Les marchés de gros des fruits et légumes manquent des commodités les plus élémentaires », nous a confié El Hadj Tahar Boulenouar, au fait de ces problèmes depuis plusieurs années. Les règles d'hygiène ne sont pas respectées, tout comme d'ailleurs les mesures de sécurité, citant plusieurs cas d'agressions dont ont fait l'objet les commerçants au sein même de l'enceinte commerciale. C'est dans ce sens que l'Association nationale des commerçants et artisans algériens se propose d'adresser aux pouvoirs publics une série de propositions, dont la gestion des marchés de gros des fruits et légumes par les commerçants eux-mêmes sous le statut de SPA. Dans le cas où cette formule porte préjudice à la gestion financière des APC, de par l'importance de la rentabilité de la concession, l'ANCA appelle le ministre du Commerce à astreindre les municipalités à se conformer au cahier des charges où figurent tous les points inhérents à une meilleure gestion de la pratique commerciale au sein des marchés de gros. L'autre préoccupation soulevée par les opérateurs de marché de gros a rapport à l'écoulement du produit par manque de marchés de détail et de proximité. A ce sujet, le président de l'ANCA dira que le marché national souffre d'un déficit de plus de 500 marchés de détail de fruits et légumes. Ceci influe non seulement sur la rentabilité commerciale des grossistes, mais aussi sur la qualité des prix au vu du manque de l'offre. « Certaines communes ne disposent pas de marché de proximité », nous a fait savoir El Hadj Tahar Boulenouar, ce qui se traduit, selon lui, par la prolifération du marché informel à travers toutes les wilayas du pays. La solution est de transférer l'informel vers le formel par la mise en place de marchés de proximité. Cependant, au vu de l'approche du mois de Ramadhan qui se caractérise par la forte demande sur les fruits et légumes, le président de l'ANCA préconise la mise en place de marchés temporaires de type « parisiens », en attendant de traiter dans le fond le problème. A ce sujet, l'Association des commerçants vise la révision du dossier des marchés fermés qui ne répondent pas aux exigences de la clientèle, au vu du positionnement aléatoire des structures, mais aussi préconise une action d'auto-construction de marchés, où les commerçants seront appelés à réaliser leurs propres locaux, « pourvu qu'ils disposent d'une assiette foncière ». Enfin, les représentants de l'ANCA, tout comme les grossistes s'accordent à annoncer la disponibilité des produits durant le mois de Ramadhan. Cependant, l'ANCA, comme tient à le souligner El Hadj Tahar Boulenouar, compte sur la contribution de l'association des consommateurs, dans le but d'entreprendre une action de sensibilisation en direction des ménages afin de lancer des appels à la discipline d'approvisionnement, notamment à la veille du mois sacré, ce qui permet d'assurer la fluidité du marché, a précisé le représentant des commerçants. A. B.